Carnet de voyage au Togo et au Benin
Récit du voyage de fevrier 2004 au Togo et au Bénin
Jour 1, LOME
Arrivée dans la capitale du Togo.
Jour 2, 2/2/2004 DE L’OCEAN A LA FORET
Visite de Lomé: le Grand Marché avec ses femmes commerçantes, appelées "Nana Benz", et le marché aux fétiches où s'achètent les plus étranges ingrédients nécessaires à la préparation des potions magiques.
Départ de Lomé en direction du Nord. À Kpalimé nous assistons aux danses des initiés du vaudou. Au rythme toujours plus hypnotique des tamtams et au son des chants incantatoires certains danseurs tomberont dans un profond état de transe : yeux révulsés, grimaces, tension musculaire, insensibilité à la douleur ou au feu. Ceci est un exemple des manifestations typiques d'une profonde communion religieuse africaine appelée "possession de la part des esprits".
Ensuite à travers une forêt luxuriante nous arrivons sur les montagnes du Kloto (qui en langue locale signifie "tortue").
Étape à Kloto
Jour 3, 3/2 PAPILLONS
Promenade à pieds à la découverte d’une forêt tropicale où résonnent les cris des animaux et le bruit des tamtams. Visite de plantations de cacao et de café. Nous serons accompagnés par un entomologiste qui nous aidera à donner un nom aux plusieurs insectes et papillons présents dans ce riche écosystème.
Après un bref transfert en voiture visite de Atakpame, ville bâtie au milieu des les collines. Nous visiterons son marché, où se trouvent les produits de la forêt limitrophe et les ateliers des tisserands de Kente, un tissu très renommé produit dans la région et utilisé par les notables à l’occasion des grandes fêtes.
Étape a Atakpame
Jour 4, 4/2 DANSEURS DU FEU
Départ pour le Nord. Le paysage se transforme graduellement de forêt en savane.
Tout le long de la route, on traverse des dizaines de villages, consacrés à la production de coton, igname, arachides, et d’autres produits encore. Leurs habitants sont originaires du Grand Nord du pays. Ils se sont établis ici depuis 2 – 3 générations et ont gardé traditions, cultes, style de vie du pays des ancêtres.
Après le diner nous nous déplaçons dans un petit village pour assister à la danse du feu, expression culturelle de la population Tem.
Accompagnés par les chants et les cris de la foule, les danseurs tourneront plusieurs fois autour du feu jusqu’au moment où les uns à la suite des autres se lanceront dans les braises. Ils y marcheront dessus, mais pas seulement. Ils prendront les braises entre les mains et ils les passeront sur le corps, d’une manière bien décidée. Malgré le contact prolongé de la braise avec la chair, les danseurs ne manifesteront aucune brulure. À la justification de tout ça, on évoquera la toute-puissance des fétiches!
Étape à Sokodé
Jour 5, 5/2 ARTISANS DU FER
Visite des villages Bassar, pionniers de la civilisation du fer dans cette partie de l’Afrique. Nous visitons en particulier les maisons des chefs de Bassar et de Bandjeli, qui habitent en de grandes maisons d'argile au toit conique. À Bandjeli on nous présente le procédé très ancien utilisé par les populations locales pour la production du fer.
Dans l'après-midi nous prenons la direction de Djamdé, la montagne sacrée de la région où nous plantons le camp.
Nous faisons une excursion à pieds sur la
Nous suivons un guide local qui nous ouvre la route à coups de machette. L'ancien sentier, aujourd'hui recouvert par la végétation, se gravit à travers un paysage rocheux jusqu'à atteindre un plateau où nous découvrons les ruines d'un village antique. Il y a seulement peu de temps que les ethnologues s'intéressent à ce lieu où aucune fouille archéologique n'a encore été faite. À côté de cet ancien village se trouve un lieu sacré, où les populations de la région se rendent pour demander aide et protection.
Une fois descendus, nous reprenons la voiture pour partir en direction de Kara.
Étape à Kara
Jour 6, SAVANES
Nous visitons la région autour du Massif Kabiyé peuplé par les Kabiyés. Leurs maisons, appelées "Sukala", sont un ensemble de huttes réunis par un mur d'enceinte où ne vit qu'une seule famille patriarcale.
Dans le nord du Togo habitent les Moba. Ils vivent en maisons d’argile, à la forme circulaire, avec un toit conique en paille. Un mur entoure et protège les huttes de la même famille. Nous visiterons de petits villages, éparpillés sur de larges territoires : le résultat offert au regard du voyageur est un tableau impressionniste où, selon les saisons, le vert ou la couleur jaunâtre est ponctué, en guise de coup de pinceau, par les petites concentrations humaines.
Étape à Dapaong
Jour 7, FORTIFICATIONS
Une piste nous amène sur une falaise où nous visitons une grande grotte : la grotte de Nano, qui contient d'anciennes constructions et des greniers d'argile. Ici des villages Moba entiers trouvaient refuge face aux incursions des guerriers musulmans à la recherche d'esclaves.
Dans l'après-midi nous reprenons la direction du Sud et à la hauteur de Mango nous entrons dans la région de l'Atakora.
Étape à Tanguieta
Jour 8, CHÂTEAUX D’ARGILE
Nous nous aventurons dans le pays Tamberma, une population qui vit dans des cases fortifiées semblables dans les formes à des châteaux médiévaux, un des plus beaux exemples d'architecture antique africaine. Avec l'accord préalable des habitants, nous entrons dans leurs cases pour comprendre leur mode de vie.
En suivant la chaine montagneuse de l'Atakora, la région est peuplée par une autre ethnie qui bâtit des cases fortifiées : les Sombas. Il y a de nombreux siècles, ces peuples se sont réfugiés sur un territoire d'accès difficile pour fuir toute influence extérieure. Ils pratiquent encore la chasse à l'arc et les rites d'initiation.
La frontière entre Togo et Benin est à peine identifiable et nous arriverons quasiment sans nous en rendre compte dans le pays voisin pour la suite du voyage vers le sud.
Étape à Natitingou (Benin)
Jour 9, LA MONTAGNE DES FÉTICHEURS
Au cours d'une marche à pied, nous découvrons les anciens villages Tanekas. Un ensemble de cabanes rondes avec des toits coniques et d'étroites ruelles aux murs d'argile. Ces villages sont habités par les prêtres des fétiches, vêtus d'une peau de chèvre, par les jeunes initiés, avec au cou de nombreuses amulettes, et par les chefs traditionnels. Les villages sont situés sur un site archéologique et leurs populations pourraient descendre d'une tribu que l'on croyait mystérieusement disparue il y a 400 ans.
Après la visite, nous reprenons les véhicules en direction du Sud sur une piste carrossable, qui nous conduira vers une végétation plus intense, typique du Sud de ces pays.
Étape à Dassa
Jour 10, DANSES MASQUÉES
Visite du fétiche de Savalou, important centre de pèlerinage animiste.
Ensuite nous visitons le palais royal d'Abomey, qui fut la capitale d'un antique royaume africain. Aujourd'hui le palais royal a été transformé en musée. Les murs du palais sont décorés de bas-reliefs. Dans les salles sont exposés : des trônes, des autels du culte des anciens, des statues, des costumes et des armes ayant appartenu aux anciens rois. Les harems de ce palais ont regroupé jusqu'à 4.000 femmes. Un temple, au centre de la cour royale, fut édifié avec un mélange d'argile et de sang humain.
L’après-midi, on assiste à la sortie des masques Gelede.
Dans la région sud du Bénin la population yorouba garde vivante la tradition des masques Gelede. Ces masques sont utilisés pour honorer des esprits féminins appelés « Awon Iya » et qui habitent dans la mer. Mais la sortie des masques Gélédé est aussi une fête de couleurs et de danses. Les masques, en bougeant comme des marionnettes, racontent des histoires à caractère moral, et par leurs mouvements montrent leur pouvoir magique. Tout le village participe à la fête et accompagne le spectacle avec cris et applaudissement.
Le masque Gelede est un exemple idéal du fonctionnement de la tradition orale qui, à l’aide de symboles, proverbes, masques et chansons, transmet le patrimoine culturel d’une génération à une autre.
Étape à Bohicon
Jour 11, ROIS NÈGRES
À Ketou, rencontre avec le roi Kabiessi Adetutu, souverain Yorouba, qui vit entouré de sa cour. Nous avons la possibilité de connaitre les usages d'une cour africaine.
Plus à Sud, Porto Novo, capitale du Bénin, est une ancienne ville au passé coloniale. Le musée ethnographique contient une importante collection de masques. Intéressant aussi, la mosquée au style baroque-brézilian et le marché aux herbes où l'on peut trouver remède pour toute sorte de maladies.
Étape à Porto Novo
Jour 12, VILLAGES SUR L’EAU
Nous traversons la grande ville de Cotonou, capitale économique, en nous arrêtant au marché international de Daktopa, où acheteurs et revendeurs de plusieurs pays de la région viennent pour leurs commerces.
En pirogue nous visitons Ganvié, ville sur pilotis remontant au 18° siècle. Isolés au milieu du lac, les Tofinou (qui en langue locale signifie "gens d'eau") se sont transformés depuis des siècles en pisciculteurs, utilisant des techniques traditionnelles qui depuis lors ne semblent pas avoir évolué.
Le marché flottant, où les tractations se font de pirogue en pirogue, est particulièrement coloré.
En cette ville, nous rencontrons un "bokono", oracle qui pratique la technique divinatoire appelée "Fa". Nous sommes ici, en plein milieu vaudou. L'oracle "Fa" guide les pas de tous les adeptes de cette religion.
Étape à Ganvie
Jour 13, VOODOO
Ouidah est en train de s'imposer en tant que capitale spirituelle du Vaudou. Dans cette ville, ancien port du trafic négrier à l'architecture afro-portugaise décadente, cohabitent l'un en face de l'autre le temple des pythons et la cathédrale catholique. La lenteur des personnages inondés de soleil, en contraste avec un bruit de fond sourd, auquel s'entrelacent les mots des formules magique: le battement lointain de l'onde sur la plage et le rythme du tamtam représente l'écho murmurant des colonnes d'esclaves embarquées sur ces plages.
Nous visitons le temple des pythons, en face de la cathédrale, et le fortin portugais bâti en 1721, maintenant transformé en musée et naturellement consacré à l'histoire de la traite transatlantique.
Nous parcourons enfin le chemin suivi par les esclaves qui de leurs prisons étaient amenés à la plage pour être embarqués.
Étape à Grand-Popo
Jour 14, MASQUES « GENDARMES »
Le voyage continue par une journée en pirogue à moteur le long du fleuve Mono pour découvrir des petits villages où l’on pratique encore les anciens procédés d’extraction du sel.
La navigation nous conduit à un superbe estuaire, où les eaux du fleuve et de l’océan se rencontrent...Arrêts sur des plages blanches et désertes... Traversée des lagunes bordées de petites forêts de mangroves... Le long de la côte, les pêcheurs habitent des villages bâtis avec des branches de palmiers tressées et défient quotidiennement l'océan sur de grandes pirogues artistiquement sculptées.
Dans un de ces villages, nous assistons à la sortie des masques Zangbeto, grands masques couverts de paille colorée. Zangbeto représente les esprits non humains, les forces de la nature et de la nuit qui ont habité la terre avant l'homme. Les porteurs de masques appartiennent à une société secrète et leur identité est inconnue aux non-initiés, le masque devant rester une entité indépendante ayant sa vie propre.
Moments spectaculaires et pleins de couleurs, la sortie des masques est la représentation d'un drame psychologique dans lequel les personnages sont la matérialisation des archétypes qui demeurent dans l'inconscient humain.
Étape à Grand Popo
Jour 15, CAPITALE DE l’ART
Passage de la frontière du Togo.
Transfert à Lomé, ville riche en antiquaires et vendeurs d'artisanat.
Courte Étape à Lomé avant l'envol pour l'Europe.
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