Saint Eustache
Comment ! Vous ne connaissez pas Saint Eustache, Statia pour les intimes ?
C’est presque en vue, au sud de Saint-Martin aux Antilles, mais aux antipodes du point de vue du style de vie.
Autant Saint-Martin est surpeuplée, autant Saint-Eustache est déserte.
Autant Saint Martin est clinquante et temple de la société de consommation, autant Saint Eustache est sans fars, où on manque de tout.
St-Eustache, aussi appelée Statia, est une petite île très calme, loin du tourisme de masse. L'île n'offre pas de belles plage comme à St-Martin ou Anguilla. On vient à Statia pour grimper sur le volcan Quill, ce que je n'ai pas fait, visiter la petite ville Oranjstad et son fort, et ainsi que bien sûr pour plonger dans la fameuse réserve marine, fort belle ma foi. Saint Eustache ressemble plutôt a sa voisine Saba, guère plus connue d’ailleurs.
Ce qui frappe en arrivant au bout de 20min de vol en petit avion Twin Otter, c’est l’absence d’urbanisme.
On arrive au milieu des vaches et les maisons basses d’aspects plutôt pauvres sont disséminées dans une végétation certes tropicale, mais bien maigrichonne et plutôt sèche.
Pas besoin de voiture de location pour se rendre au centre de ce qui tient lieu d’agglomération. Il n’y a que 1.5 km.
L’île a une superficie du tiers de celle de Saint Martin, mais ne compte que 2800 habs (contre 75 000 aux saints Martins, hors touristes)
Beaucoup de maisons sont mal construites, mais dans la partie la plus ancienne de la petite aglomération, quelques vieilles bâtisses au style très hollandais ont cependant été restaurées et abritent les services de l’administration néerlandaise.
La chambre de commerce...
Il règne une ambiance du passé en se rapprochant de la côte. Au sommet d’une falaise d’une bonne cinquantaine de mètres a été restauré le fort militaire qui en vécu des vertes et des pas mures depuis l’arrivée des occidentaux : l’île a changé 22 fois de propriétaire. L’actuelle construction en pierre date de l’époque anglaise (1703) en remplacement d’une construction française en bois de 1629 pour être finalement rendue aux Hollandais qui en firent un port franc développant des liens privilégiés avec les États-Unis dont ils furent les premiers à reconnaître l’indépendance.
Prospère et riche d’environ 25 000 habitants au XIIIéme siècle, Statia ne compte plus actuellement le dixième de cette population. Autrefois animée par ses cultures locales et surtout son commerce : tabac, coton, sucre (et malheureusement esclaves) l’île connaît aujourd’hui une activité plus que réduite.
Au pied de la falaise aisément défendable s’étalait une ville sur des pontons abrités de l’océan, favorable aux échanges commerciaux. C’était une plateforme d’échange de marchandises avant l’heure. Il ne reste plus que des murs de soutènement des jetées et quais qui firent les heures de gloire de Saint Eustache.
Ses habitants sont très accueillants mêlant la nonchalance et la gentillesse caraïbe ; il est de règle de saluer toutes les personnes rencontrées au moins par un signe de la main.
Le tour de ville et même de la totalité des rues d’Oranjestad (la capitale) m’aura pris facilement 2 heures
Bien que volcanique (son volcan est nommé Quill), l'île ne dispose pas d'eau. Les réserves sont constituées à partir de la récupération d'eau dans de grandes citernes.
On est loin ici des super marchés de Saint Martin:
Il se passe cependant un ballet étrange à saint eustache : un nombre important de tankers remplace le ballet des paquebots de croisière de saint Martin. Dans un espace inhabité de l’île ont été installé un grand nombre de citernes de stockage du pétrole. Le plus grand terminal pétrolier des Caraïbes est opéré par Nustar Energy, une société américaine de raffinage, stockage, transport et distribution de produits pétroliers. Étape intermédiaire entre le Venezuela et les USA ou l’Europe. Il s’agit là de la seule installation industrielle des petites Antilles du nord et emploierait une cinquantaine de personnes, de l’ordre de 10% de la population active de l’île.
Une des seules activités sociale qui perdure à Saint-Eustache concerne la religion. Pour si peu d'habitants on ne compte pas moins de 5 églises ou temples chrétiens. Comme souvent aux Antilles, les églises évangéliques se font une concurrence très active
l'énorme église catholique est une des rare construction moderne
J’ai dénombré aussi un temple protestant, un autre adventiste, un anglican, un baptiste, et les ruines de la plus ancienne synagogue du continent américain.
Vu le peu d’affluence touristique, j’ai trouvé facilement à me loger en bord de mer dans un des trois ou quatre (pas plus) hôtels de l’île. Ils sont encadrés par deux trois echoppes de clubs de plongée, la seule véritable ressource touristique de l’île. Ici même pas de belles plages comme à Anguilla ou Saint Martin où même saint Barthélémy.
Connues que des amateurs de plongées sous-marines, les deux îles de saint Eustache et de Saba font partie du royaume de Hollande et en sont même des « communes en administration directe » de leur métropole (un peu comme pour nous les départements d’outre-mer). Cependant elles ne font pas partie de l’Union européenne, bien que les habitants votent aux élections européennes.
Je vous renvoie à un billet de janvier 2013 ou je vous avais conté les originalités des structures politiques des quelques îles autour de Saint Martin. En voici une de plus, mais en fait semblable à celle de Saba au plus petit aéroport du monde, que j'ai visité il y a quelques années.
le "grand" aérogare de Saint Eustache (EUX)
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Rubrique(s) : Saint Eustache | Caraïbes
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