Croisière dans les petites iles de la Sonde orientale.
Ce voyage nous a emmené vers les îles les plus orientales de l'archipel de la Sonde: Adonara, Solor, Lomblen (Lambata), Pantar, Alor, et ensuite aux îles du sud: Timor, Roti, Savu, Sumba et retour par Komodo
En allant dans les îles perdues à l'est de Flores, 1000km plus loin, un de nos objectifs était de rendre visite, sur celle de Lambata, aux pêcheurs de baleine du petit port de Lamalera et plus au sud, à Savu pour une fête des moissons.
Autrefois terres Portugaise, puis Hollandaise, les populations de l'intérieur des îles sont restées animistes, bien que converties au catholicisme. Sur les côtes, les mosquées fleurissent en raison des échanges avec les peuples Bugis (des marins et commerçant originaires de Sulawesi) et maintenant avec les immigrants Javanais.
Des traces de contacts très anciens avec les marchants Indien et Chinois (porcelaine, tambours: les Moko) montrent que ces régions, sur la route des îles aux épices (les Moluques), étaient déjà connues bien avant l'arrivée des Européens. Les types humains sont très métissés entre malais et mélanésiens, voire Papou.
Parti à bord du bateau d'Etienne Lheureux, comme en octobre dernier, nous avons sillonnés les détroits de ces îles orientales de la sonde. Ils sont parcourus par des courants très forts entre les mers réunissant l'océan Pacifique et l'océan Indien. C'est un point de passage des cétacés en migration de l'Arctique à l'Antarctique et nous espérions les voir.
Si nous avons bien rencontré les pécheurs, nous n'avons pas eu la chance de croiser une seule baleine, ni même un orque ou requin baleine. Les pêcheurs locaux ne s'attaquent pas au plus gros cétacé, avec leurs harpons en bambou et leurs frêles esquifs, mais ils attrapent tout de même des cachalots de bonne dimension ou des raies Manta. Le harponneur se tient debout à l'avant de la barque manœuvrées par une demi-douzaine de rameurs. En vue du cétacé il saute sur la proie pour y enfoncer son crochet. Il parait que la chasse peut durer toute la journée. Nous n'en verrons que les résultats sur les quais du port, avec la viande à sécher et les squelettes. (page sur leschasseurs de baleines sur le site peuple-monde.fr)
La faible quantité de prises (15 à 20 par an ne les fait pas tomber sous le coup des interdictions internationales)
A défaut de baleine nous avons croisé des pécheurs de requins. Attrapé à l'aide d'une ligne équipé de très gros hameçons, sur leurs petites barques, le résultat était très impressionnant !
Notre voyage ne s'est pas limité à la découverte de ces îles très très peu fréquentées des touristes et s'est poursuivi vers le sud, à Timor ou nous avions déjà abordé en Octobre. De là, cap à l'ouest pour revenir vers l'île de Roti, puis de Savu où devait se tenir une fête du printemps. Malheureusement les prêtres avaient décidé de décaler leurs cérémonies de quelques jours. Nous n'avons donc pas pu y assister. L'accueil fut néanmoins chaleureux. Des danses rituelles et des ateliers de tissages d'Ikats (tissus traditionnel de la région) nous furent présentés.
LesIkats sont des bandes de tissus de coton, dont les fils ont été préalablement teints. Les plus belles réalisations sont faites dans les îles de Sumba, Savu, Roti. Les femmes portent l'Ikat en un fourreau de 1,6 m à 1,8m, les hommes en pagne. Les motifs représentent le plus souvent un symbole d'appartenance à un clan, agrémenté de motifs géométriques
Supposée venu de l'Inde les Savounais ont comme religion ancestrale :le Jingi Tiu. L'hindouisme et bouddhisme javanais ont influencés l'évolution de la culture locale largement teintée d'animisme. Les conversions opérées par les colonisateurs ont estompés les anciennes traditions. Des célébrations ont cependant encore lieux selon le calendrier lunaire, par des grands-prêtres dont la fonction est héréditaire: le Dheo Ama. Ce sont des occasions pour les plus jeunes d'exécuter des danses. Les plus remarquables sont la Pado'a, et Ledo.
Vous trouverez plus d'informations sur les Savunais et leur environnement sur le site des peuples du monde.
Nous avons terminé notre périple par une nouvelle visite auxîles Komodo (là où vivent les varans) et en particulier à un village de Bajo: les gitans de la mer dont les maisons sur pilotis sont bâtis dans des zones inondables en marge des populations autochtones. Les communautés Bajos se rencontrent dans tous le sud-est asiatique. Ils vivent en particulier de la pèche (du ramassage) des concombres de mer (Holothuries) très prisés sur les marchés Chinois et Japonais)
Malgré les impondérables le voyage fut fort intéressant. Il est toujours aussi agréable de naviguer dans ces archipels méconnus de l'Indonésie. Je ne doute pas que j'y retournerai encore.