Agats- chef-lieu du pays Asmat
Agat fut le point central de notre exploration de la région Asmat, puis, le point de départ pour nous rendre chez les Korowai, pour la fête du sagou.
Ce n'est pas la première fois que je me rends à Agat. Nous y sommes allés cette fois-ci, depuis la ville minière de Timika, seul aéroport du sud possible depuis Bali (via les Célèbes). Au bout d'une nuit en mer c'est l'arrivée en vue de cette petite ville, chef-lieu administratif du pays Asmat, fondée par les hollandais il y a une centaine d'année est restée très étonnante. Elle est en effet entièrement construite sur des pilotis, aussi bien les maisons que les passerelles qui servent de rue entre les blocs d'habitations. Il n'y a pas de quai pour les bateaux, seulement des appontements incertains pour les pirogues et petits hors-bords sur motorisés qui font la liaison avec la petite piste d'atterrissage de Ewe à quelques kilomètres, de l'autre cote de l'estuaire du fleuve au bord duquel se situe Agat.
En quelques années la ville s'est notablement développée. On y rencontre maintenant beaucoup d'indonésien des iles de l'ouest (Sumatra, Java) encouragé par le gouvernement à venir s'installer dans les terres de « far west » (far east) de Papouasie.
On trouve toute sorte de boutiques et de services inimaginable il y a encore 4 ou 5 ans : banques, hôpital (sommaire), marchands de meubles, de vêtements et quincaillerie en tous genre, et même alors qu'il n'y a pas de route, des vendeurs de scooter électriques chinois pour se déplacer sur les passerelles instables qui sillonnent maintenant la petite agglomération.
Bien sûr, il reste de l'époque hollandaise, l'église et l'évêché, doublé maintenant d'une mosquée. Un musée construit par l'évêque avec le soutien de la fondation Rockfeller, poursuit son existence avec une belle collection d'objet de l'art Asmat. Des commerçants se sont également installés pour vendre la production des habitants de l'intérieur du district.
Le marché est toujours très bien achalandé par les Asmat qui viennent y vendre leurs petites récoltes. Du moins pour ceux qui n'habitent pas trop loin d'Agat.
Incroyable mais vrai on peut maintenant même disposer de connexion Internet bien sûr grâce à l'arrivée de l'électricité produite à grand frais par des groupes électrogène. Le carburant coute très cher à Agat, qui ne peut pas être ravitaillé, dès que la mer est trop forte pour les petites embarcations seules capables d'accoster à Agat.
Il n'y a pas encore d'hôtel digne de ce nom à Agat, mais bon, il est tout de même possible de trouver des chambres pour dormir. Nous heureusement nous avions notre bateau « à touristes » ancré au milieu de l'estuaire. Ça a du bon !
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Rubrique(s) : Chez les Asmat et les Korowai (2009)
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