Je suis rentré de ce voyage de 2010 en Chine, encore plus impressionné que je ne l'avais imaginé par l'extraordinaire dynamique de ce pays géant. J'en suis revenu aussi bien persuadé que l'image que nous en avons ou que l'on nous en donne en Europe est bien différente de la réalité. Mes voyages suivants ont confirmé ces impressions.
Je n'ai pas trouvé un pays traumatisé par le parti unique et les droits de l'homme, la pollution, la production de produits de mauvaise qualité, mais un pays grouillant, affichant sa richesse et ses ambitions, mobilisées, dans les villes, sur les problèmes des économies d'énergie et l'écologie, un pays où il fait bon vivre, aussi bien dans les villes ultras modernes de la côte que les campagnes les plus pauvres des contreforts himalayens.
La préoccupation des Chinois, c'est de gagner de l'argent, de le dépenser, et de profiter de cette croissance extraordinaire qui les aspire dans un tourbillon décoiffant. La Chine est heureuse, souriante, bruyante, indisciplinée. La Chine est jeune.
Bien sûr, je ne nie pas les faits concernant le manque de liberté, les écarts abyssaux entre très riches et très pauvre, l'exploitation de la main d'œuvre des campagnes au service des industries peu scrupuleuses. La Chine est en marche et progresse tous les jours. Leur priorité est de rattraper leur retard de développement. Je crois que c'est fait pour une partie de la population!
Nous ne devons plus considérer la Chine comme un pays émergeant qu'il faut chaperonner. La Chine assume ses crises d'adolescence et devient majeure. Elle n'a pas la volonté de ressembler au monde occidental. Elle se sait et se veut différente. Elle souhaite occuper toute sa place dans l'évolution du monde, et rayonner à nouveau de sa culture multi millénaire. Il faudra compter avec elle dans la définition des règles du jeu mondial, depuis l'OMC jusqu'à Internet, en passant par le partage des ressources de la planète et la finance.