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Comment faire un trek autour du Manaslu?
Je connais de longue date une amie française, maintenant aussi Népalaise par mariage, qui est cogérante d'une agence de trekking : Glacier Safari Trek. Elle nous a organisé tous nos voyages et randonnées au Népal depuis presque 20 ans.
La région du Manaslu est une zone protégée et il n'est pas autorisé de s'y rendre sans le concours d'une agence agrée. L'itinéraire à quelques variantes prés, s'impose de lui-même, compte tenu du petit nombre de chemins accessibles pour faire le tour du massif. Le passage du col de Larkia est le seul possible en restant en territoire Népalais.
Manaslu signifie « Montagne des esprits ».
Les sommets sont souvent considérés comme les demeures des dieux, particulièrement au Népal. Pour la population du village de Sama Gaon, situé au pied du glacier, c'est le dieux « Kam Pungge » ( ou Pung Gyen) qui y est domicilié.
Le massif du Manaslu se situe entre celui de L'Annapurna à l'ouest et le Ganesh Himal a l'est. Il n'est pas très étalé, et ne se réparti pas en chapelet de sommet secondaires comme les Annapurna 1a a 4 ou Dhaulagiri, mais il culmine tout de même a 8163m, le 8eme sommet du monde et comprend quelque sommet secondaire prestigieux pour les varappeurs, comme l'HimalChuli (7893m) ou le « pic 29 » (7871m)
L'organisation d'un tel trek est assez lourde et la haute saison rendant le personnel qualifié moins aisé à recruter, l'agence Glacier Safari Trek nous a demandé de nous rallier à un départ programmé pour un départ en groupe. Nous nous sommes retrouvés à 7 pour un voyage de 19 jours. Deux jeunes médecins, un couple de randonneur et nous trois, puisqu'un ami de mon neveu s'était joint in extremis.
La préparation d'un départ en trek n'est pas une mince affaire. Un chef d'expédition, le « Sirdar » est en charge de rassembler tout le personnel et le matériel nécessaire pour le déroulement de la randonnée dans des conditions supportables par nos organismes occidentaux, peu endurant à l'inconfort et au manque d'hygiène.
Pour notre petit groupe de 7 touristes, ce n'est pas moins de 16 à 18 personnes qui seront nécessaires au déroulement du trek, avec des activités stratégiques, comme le cuisinier et ses trois aides, et l'assistant guide qui supervisera les 10 à 12 porteurs. Certains seront recrutés sur le marché de Katmandou, et feront tout le circuit avec nous, d'autres, en appoint au début du voyage, lorsque la réserve de vivre est complète, seront recrutés sur place, au début du chemin de trek, et seront « libéré » lorsque les charges auront diminuées.
En automne, haute saison pour le trekking au Népal, beaucoup de jeunes sans emploi sont recrutés comme porteurs occasionnels. C'est souvent pour eux une première découverte de leur pays.
Porteur est une activité courante et vitale au Népal. Les porteurs sont les routiers du pays. Chacun d'eaux emmène une charge de 50 à 60kg par tous les temps, toutes les conditions de terrains et d'altitude.
Les porteurs « professionnels » ou permanents, travaillant en basse altitude entre les villages, peuvent porter plus de 70 kg !
Mais qu'avons-nous tant à transporter? Un campement comprend déjà quatre tentes « canadiennes » 2 places pour les 7 touristes que nous sommes, puis deux tentes pour le sirdar et son assistant et l'équipe de cuisine. Une tente abris sert à préparer les repas et une autre pour prendre les repas les jours de mauvais temps. Cette tente servira aussi à abriter sommairement les porteurs quand ils ne pourront pas trouver d'hébergement si nous ne sommes pas en étape près d'un village. A tout cela, on ajoute une petite tente « WC ». Tout ce matériel de fabrication Népalaise en matériaux robuste pas optimisé pour le poids, mais résistant.
Du coté des cuisines, l'équipement est également impressionnant. Rien ne manque dans la batterie des casseroles et ustensiles, depuis la cocote minute jusqu'aux théières en passant par les séries d'assiettes et quantités de plats et gamelles sans oublier un plateau de service.
Mais bien sûr les nécessaires de cuisine ne se limite pas aux accessoires, il faut compter aussi les « fourneaux » en l'occurrence deux réchaud à kérosène sous pression et leur bidon de carburant de 30litres, le tout dans la hotte d'un porteur. Les deux premiers assistants de cuisine étant déjà largement et volumineusement pourvu dans leur hotte de portage, il reste à rassembler dans celle du troisième les ingrédients courants ou en cours d'usage pour la confection des prochains repas.
L'équipe du cuisinier, fonctionne comme une assistance rapide, toujours disponible et au rendez-vous des différents repas des trekkeurs.
Au fil de cette énumération, on comprend maintenant plus aisément qu'il faut quinze porteurs et aides cuisiniers pour acheminer tout ce dont avons besoin y compris nos sacs d'affaires personnel qui semblent bien volumineux à cote de ceux des porteurs qu'il ajoutent à la charge qui leur est affectée, équitablement soupesée par le chef d'expédition chaque matin au moment de la répartition.
Il ne reste plus qu'à partir. Ce qui se fait le 8 octobre en bus particulier à destination de la petite ville de Gurkha au beau milieu du Népal entre Katmandou et Pokhara.
He oui ! un bus, ce n'est pas de trop, puisque avec les touriste, ce sont 23 personnes qu'il faut conduire au point de départ du trek. Arrivé à Gurkha, il restera cependant à recruter encore deux porteurs supplémentaires, qui seront renvoyé au bout de quelques jours, lorsque les vivres auront diminuées.
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Rubrique(s) : Tour du Manaslu
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