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Les porteurs du Népal
Les porteurs sont les routiers du Népal. Dans ce pays montagneux, les routes sont peu nombreuses et se limitent aux vallées les plus importantes. Pour la majorité des villages de montagne, le ravitaillement est donc réalisé à dos d'homme (et quelques fois de femmes).
Porteur est une profession rude. Les charges sont fréquemment aussi lourde et même des fois plus que le porteur lui-même. Il n'est pas rare de les voir acheminer des charges de plus de 70kg.
Pour notre randonnée de 18 jours autour du Manaslu par exemple, pour 7 touristes, ce n'est pas moins de 12 à 14 porteurs auxquels nous aurons recours, en plus des guides, cuisiniers et ses assistants.
La vie de porteur professionnelle est très dure, on s'en doute. Souvent seul les plus jeunes s'aventurent dans les trekkings qui nous conduisent dans des régions froides. Parmi les plus pauvres des populations du Népal, les porteurs n'en ont pas moins un rôle très important. Ce sont les « livreurs » du Népal. Certes dans certaines vallées importantes les convois de mules se chargent des transports lourds (kérosène, riz, farine..) mais il n'est pas de villages sans son lot de porteurs réguliers.
On est porteur par profession ou par nécessité. Un agriculteur peut très bien être porteur entre ses travaux aux champs. On est porteur à tous âges, mais on ne vit pas vieux dans ce métier.
Sur les douze porteurs qui nous aidèrent à boucler le tour du Manaslu, la moyenne d'âge tournait autour des 20ans, et trois étaient malades ou blessés. Des blessures aux pieds ou au dos, ont des fois bien du mal à guérir. Plusieurs d'entre eux ont été soignés par les amis médecins du trek. Il leur fallu traiter des furoncles effrayant dans le bas du dos, ou des infections de pieds, tout autant que les conséquences du mal des montagnes (œdèmes, vomissements,) auxquels ils sont pas plus habitué que nous. N'oublions pas qu'au Népal, ce n'est pas un loisir que d'aller en montagne. Pour les habitants des vallées, il n'y a pas d'utilité à y aller et encore moins à gravir les sommets, qui de plus, sont le plus souvent des demeures des dieux.
Au cours du trek, en sus de la charge qui leur est affectée tous les matins par le sirdar (le chef d'expédition), les porteurs ont à porter leurs propres baluchons, bien léger au regard de nos gros sac, et le minimum nécessaire à la cuisson de leur riz ou de leur propre nourriture. Durant le trek les porteurs doivent subvenir eux même à leur repas et trouver leur hébergement, soit dans les villages traversés, soit en partageant une des tentes « mess » du campement si le bivouac est installé loin des habitations.
Depuis quelques années les agences de trekking doivent équiper les porteurs du minimum, pour franchir les zones des cols et ils disposent maintenant de chaussures fermées (pas toujours à leur taille) et des vêtements de pluie, pour la durée de la randonnée. Ce qui n'était pas le cas lors de mes premiers treks il y a 25ans, où il n'était pas rare de croiser des porteurs en short et pieds nus ou en tongs dans la neige.
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Rubrique(s) : Tour du Manaslu
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