Les Asmats forment un groupe ethnique de l’île de Nouvelle-Guinée, (province de Papouasie Indonésienne). Ce sont des chasseurs, pécheurs, cueilleurs. Le terme «Asmat» (ou «As-amat») signifie «nous le peuple des arbres ».
Les Asmats forment un groupe ethnique de l'île de Nouvelle-Guinée, (province de Papouasie Indonésienne). Ce sont des chasseurs, pécheurs, cueilleurs. Le terme «Asmat» (ou «As-amat») signifie «nous le peuple des arbres ».
Ils sont réputés pour leurs sculptures traditionnelles sur bois. Leur production est recherchée par les collectionneurs du monde entier.
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L'art Asmat se caractérise par l'exubérance des formes et des couleurs en particulier sur les poteaux totems des ancêtres ( bisj : ancêtre en langue locale), les boucliers de guerre et les proues de pirogues. Les tambours et massues de chasseurs de tête sont considérés comme des objets sacrés. Les chants servent à accompagner les transes des chamans durant les cérémonies. Ils participent au lien social, accompagne l'éloquence politique, la thérapie, la transmission culturelle et les loisirs.
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L’organisation sociale chez les Asmat est patriarcale. La descendance est donc principalement patrilinéaire.
Les hommes Asmat peuvent être polygames. Dans de nombreux cas, une femme, devenue veuve rejoint l’homme d’un couple de la famille le plus proche pour ne pas être laissée ainsi que ses enfants, sans protection.
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Les rites de passage :
L’initiation masculine, bien que toujours pratiquée, a beaucoup perdu de l'importance qu'elle détenait dans la société Asmat précoloniale. Traditionnellement, autrefois, chaque initié recevait une tête d’un décapité, afin qu'il puisse s’imprégner de la puissance du guerrier défunt. Après avoir été plongé dans la mer par les hommes plus âgés, les initiés vivent symboliquement une renaissance et sont reçu en tant que guerriers. (Les rites d'initiation masculine actuels ne comportent plus de décapitation).
Les Décès :
Lorsque survient un décès, la famille et les amis du défunt se roulent dans la boue des berges afin de dissimuler l’odeur et le parfum de l'âme du mort. (L’enterrement étant difficile dans ces terres inondées, on peut penser que, entreposé dans ou sous la maison, les odeurs du cadavre sont fortes pour ceux qui n’ont pas les moyens de l’embaumer)
Une cérémonie veille à ce que le fantôme migre vers la terre des morts, dénommée «l'autre côté».
Le crâne de la mère d'une personne est souvent utilisé comme un oreiller comme pour conserver un lien avec son esprit.
Religions :
Traditionnellement animiste, les Asmat ont développé des rituels qui imprègnent la vie du village. Ils croient à une relation étroite entre les humains et les arbres, et considèrent le bois comme source de vie.
Les Asmats vénèrent leurs ancêtres et tout particulièrement leurs plus valeureux guerriers. Les grands poteaux en bois sculptés en marquent leur respect.
Un système spirituel complexe basé sur une conception cosmique duale équilibrée. Des entités spirituelles sont censées habiter les arbres, la terre et l'eau. Les esprits des ancêtres défunts se mêlent parmi les vivants, parfois pour aider ou entraver les activités et l’arrivée ou la guérison de maladie.
Des rituels existent pour toutes activités sociales : lors de la confection de poteaux aux ancêtres (bis), ou pour accompagner la chasse aux têtes, ou encore lors de la mort de grands guerriers. Des cérémonies pour la paix ou de réconciliation peuvent être données pour l'apaisement des esprits ancestraux.
Des sorciers et chamans (Namer-o) assurent une médiation entre les humains et le monde des esprits. Au terme d’un long apprentissage ils pratiquent la magie, l'exorcisme et des actes pour des guérisons. Ils organisent et supervisent les rituels. Au cours des cérémonies des offrandes et de la nourriture leur sont donnés.
L’arrivée de maladies et la mort sont imputées à des déséquilibres cosmiques cause de vulnérabilité. En cas de décès, la famille et les amis proches portent le deuil ouvertement et de manière intensive pendant plusieurs heures, se jetant par terre et se roulant dans la boue du bord de rivière. La boue est censée masquer l'odeur de la mort.
Les langues
Du point de vue des langues, avec de nombreux dialectes variants entre les villages, la langue Asmat appartiens à la sous-famille « Trans-Nouvelle-Guinée » du groupe des langues Papou.
Certains groupes ethniques voisins, comme les Kamoro et Sempan parlent des langues proches, mais sont ethniquement distinctes des Asmat.
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Jusque dans les années 1950, les Asmat vécurent quasiment isolés des autres peuples. Leur réputation de chasseurs de têtes et de cannibales n’avait pas encouragé les contacts.
La première identification affective du peuple Asmat fut faite depuis un navire hollandais (Jan Carstenszen en 1623). Le Capitaine James Cook et son équipage furent les premiers à réellement aborder en terre Asmat le 3 septembre 1770. Selon le journal de bord de J. Cook, une petite escouade de ses hommes rencontra un groupe de guerriers Asmat, mais devant la menace se retira rapidement. En 1826, un autre explorateur hollandais, Kolff, s’ancra dans les mêmes eaux que celles visitées par Cook. A nouveau devant l’agressivité des guerriers Asmat, les visiteurs partirent rapidement.
Les Néerlandais, à qui furent reconnue la souveraineté sur la moitié occidentale de l'île en 1793, n'ont pas commencé à explorer la région avant le début des années 1900. Ils établirent un poste administratif à Merauke, au sud-est du territoire Asmat. De là, plusieurs incursions exploratoires, avec objectif d'atteindre la cordillère centrale, ont traversé la zone d'Asmat et rassemblées un petit nombre de spécimens zoologiques et des objets coutumiers. Ramenés en Europe, ils ont suscité beaucoup d'intérêt, et probablement influencé des artistes occidentaux du début du XXème siècle.
Le premier poste colonial dans la région Asmat a été établi à Agat en 1938. Ce petit avant-poste a été fermé en 1942 au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, le Père G. Zegwaard, un missionnaire hollandais, a commencé des explorations de la région Asmat de Mimika. En 1953, Zegwaard rétabli le poste à Agats, qui deviendra le siège du gouvernement et une base pour les missionnaires catholiques qui furent les premiers a réellement établir une relation durable avec les Asmats.
Les missionnaires, souvent diplômés en anthropologie, ont réussi à persuader les Asmat d’arrêter le cannibalisme et la chasse aux têtes, tout en les encourageant la poursuite d'autres pratiques et fêtes rituelles (fêtes des boucliers et cérémonies bisj) Certaines furent même incorporées dans une liturgie catholique adapté aux circonstances.
Le pays Asmat fut le point de départ d’une très difficile expédition conjointe français-néerlandais qui a traversé la Papouasie du sud jusqu'à la côte nord en 1958/59. (Un livre et un film documentaire, Le Ciel et la boue, fut publié en 1961)
En novembre 1961, âgé de 22 ans, Michael C. Rockefeller, fils de Nelson A. Rockefeller, alors gouverneur de l'État de New York, a disparu chez les Asmat lors d'une expédition de collecte d’objets d'art. Des recherches intensives menées par les autorités néerlandaises n’ont rien données. Il en résulte beaucoup de spéculations sur le sort de M. Rockefeller. Certains vieux Asmat sont fier d’exhiber aux visiteurs des diplômes de remerciement obtenues pour leur soutien aux recherches
En 1962, le gouvernement indonésien a pris en charge l'administration de la Nouvelle-Guinée occidentale. Sous la nouvelle administration indonésienne, de 1964 à 1968, les us et coutumes Asmat ont été officiellement totalement proscrits. Ensuite c’est avec le soutien de l’évêque catholique (Mgr Alphonse Sowada) que l’artisanat et la préservation des traditions « acceptables » furent encouragées. Un petit musée fut ouvert à partir de 1973 à Agat (Musée Asmat de la Culture et le Progrès (AMCP)) afin de maintenir les traditions culturelles Asmat.
Aujourd'hui, les Asmat restent relativement isolés et fidèle à leurs traditions culturelles. L’arrivée de la société de consommation et des Indonésiens des îles de l’ouest est cependant en train de modifier notablement leurs modes de vie. Les Papous dans leur ensemble, vivent une deuxième colonisation à laquelle les Asmat n’échappent évidemment pas. Certains jeunes Asmat ont cependant suivi un enseignement supérieur dans d'autres provinces de l'Indonésie ou même en Europe. Quelques-uns cherchent maintenant à intégrer dans leur environnement les nouvelles technologies et les services de santé, de communications et d'éducation, tout en préservant leurs traditions culturelles.
La biodiversité de leur région est menacée par les exploitations menées par des sociétés extérieures aussi bien pour la pèche que pour la forêt. Une forte résistance s’est organisée, comme dans de nombreux groupes de Papous. En 2000, les Asmat se sont constitué en organisation officielle pour représenter et tenter de soutenir leurs intérêts et leurs aspirations. En 2004, la région Asmat est devenue une entité administrative à part entière.
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