Les Maori sont des peuples de l’Océanie, d’origine Austronésienne éparpillés dans les archipels de Polynésie.
Les Maori se répartissent selon une terminologie ancienne, pour partie en Mélanésiens, et en Polynésiens et Micronésiens
Les Maori sont des peuples de l’Océanie, d’origine Austronésienne éparpillés dans les archipels de Polynésie.
Le terme Maori signifie "indigène" et ne correspond pas à une ethnie bien spécifique de Polynésie mais désigne l'ensemble des groupes de population de Polynésie et de Mélanésie orientale parlant des langues océaniennes (polynésiennes), qui sont relativement inter-compréhensibles.
L’immensité du territoire occupé, essentiellement l’Océanie éloignée, à conduit à des évolutions particulières de certaines populations aussi bien du point de vue linguistique que sociale, mais en conservant des racines communes issues de l’Asie du sud-est maritime (culture Austronésienne)
C’est ainsi que les Marquisiens, peuple des îles Marquise, constituent une population particulière au même titre que les Maori de Nouvelles, Zélande, les Mao’i des îles de la Société ou des Tuamotu en Polynésie française, ou des Maori des îles Hawaï par exemple.
Une évolution récente tend à conserver l'usage du terme pour désigner spécifiquement les Maori de Nouvelle-Zélande et ceux des îles Cook, tandis que d'autres termes sont forgés pour désigner plus précisément d'autres groupes de population, comme mā’ohi en tahitien. Le plus souvent ils prennent le nom de l’archipel qu’ils habitent : les Tongien, les Fidjien… bien que dans ce cas ils ne soient pas tous d’origine Maori.
Le peuple de culture Maori dans son ensemble, représente de l’ordre de 2 millions de personnes. Un important métissage rend imprécis les contours de cette estimation et se réfère aux locuteurs des langues océaniennes.
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Estimation de la population
A partir des déclarations et quelque fois des recensements, l’ensemble de la population Maori de l’Océanie éloignée (Polynésie, Micronésie et une partie de la Mélanésie) représentent de l’ordre de 2,6 millions d’individus sur les 8,4 millions que compte la région.
Le recensement des Maori est difficile. Les données ne concernent souvent que ceux de Nouvelle Zélande, les autres appartiennent à des archipels où ils ont souvent perdu leurs références à des origines Maori en particulier sous l’influence des colonisateurs.
Les Maori sont minoritaires en Nouvelle Zélande et aux îles Hawaï (790 000 Maori sur les 5,8 millions d’habitants que comptent ces deux états), mais restent majoritaire dans l’ensemble des autres nations et territoires (de l’ordre de 1,8 millions de Maori pour 3,6 millions d’habitants)
On se référera à l’article sur les pays et territoires de l’Océanie éloignée pour en retrouver la liste.
Détail de l’estimation des populations Maori par pays ou territoire ;
Population |
% maori (*) |
pop. Maori |
||
Nouvelle Zélande |
4 470 800 |
15 |
652 737 |
polynesiens |
Îles Cook (lié à la Nouvelle Zélande) |
13 400 |
88 |
11 752 |
polynesiens |
Fidji |
837 271 |
54 |
454 638 |
polynesiens |
Kiribati |
110 356 |
99 |
109 252 |
micronesien |
Îles Marshall |
63 174 |
82 |
51 803 |
micronesien |
Micronésie |
107 665 |
90 |
96 899 |
micronesien |
Niue (lié à la Nouvelle Zélande) |
1 492 |
94 |
1 402 |
polynesiens |
Palaos |
20 842 |
71 |
14 798 |
micronesien |
Samoa |
184 032 |
93 |
171 150 |
polynesiens |
Tonga |
119 009 |
98 |
116 629 |
melanesiens |
Vanuatu |
261 565 |
99 |
257 642 |
melanesiens |
Tuvalu |
12 177 |
100 |
12 177 |
polynesiens |
Total états indépendants |
6 201 783 |
1950878 |
||
Polynésie française |
268 270 |
78 |
209 251 |
polynesiens |
Wallis & Futuna |
13 500 |
95 |
12 825 |
polynesiens |
Nouvelle Calédonie |
245 580 |
56 |
137 525 |
melan et polyn |
Hawaï |
1 360 301 |
10 |
136 030 |
polynesiens |
Guam |
159 358 |
37 |
58 962 |
micronesien |
Mariannes du nord |
53 883 |
35 |
18 859 |
micronesien |
Samoa américaines |
55 519 |
92 |
51 077 |
polynesiens |
Wake |
150 |
- |
||
Atoll Johnston (inhabité: poubelle nucléaire et chimique) |
- |
- |
||
Midway |
50 |
- |
||
Norfolk |
2 300 |
25 |
575 |
metisse (ex bounty) |
Tokelau |
1 200 |
- |
||
Pitcairn ( des descendants du Bounty !) |
67 |
25 |
17 |
bounty |
Île de Pâques |
5 167 |
60 |
3 100 |
polynesiens |
Territoires sous administration |
2 165 345 |
628 221 |
||
Total Océanie éloignée |
8 367 128 |
2 579 099 |
(*)Source : Wikipedia en anglais (peu de données à caractère ethnique sur les sites français, sans doute pour des raisons légales ?)
Les données démographiques varie de 2008 à 2013 selon les pays
Evolution démographique :
Avant l'arrivée des Européens, les Maori étaient beaucoup plus nombreux. La population diminua drastiquement sous l'effet conjugué des maladies importées, contre lesquelles ils n'étaient pas immunisés, et à cause des ravages du à l'alcool. C'est dû aussi à une augmentation du nombre des conflits, attisés par la concurrence entre les conquérants occidentaux, et rendus plus motels par l'utilisation des armes nouvelles (fusils...). Sous l'effet du désespoir, dans certains clans, les pratiques d'infanticides se renforcèrent. Aux Marquises, par exemple, la population passa en quelques décennies de 60 à 80 000 à quelques milliers.
La prise de conscience de l'affaiblissement démographique a accéléré le changement idéologique et l'adhésion à la religion des Européens avec l'abandon de celle des dieux Maori et servie par leurs prêtres. Les croyances animistes liées aux esprits des morts ou à l'efficacité magique des esprits inférieurs, perdurèrent cependant, comme celles attribués aux tiki, attachés aux actes de la vie quotidienne, comme faire de bonnes récoltes, éviter la maladie.
Depuis les diverses indépendances de certains archipels et devant les difficultés économiques insulaires, une importante émigration s'est produite et se poursuit encore vers les principaux états limitrophes (Australie, Nlle Zélande principalement). Par exemple, avec 550 000 Samoans, Tongiens et Maoris des Iles Cook, contre 275 000 dans les îles, la migration a bien été l'exutoire de la croissance démographique et la population dans les îles n'est que la moitié de ce qu'elle pourrait être. Ces populations sont donc divisées en deux communautés à peu près égales vivant dans les îles et dans les pays du pourtour pacifique. Les îles ont perdu et perdent encore une grande partie de leur jeunes adultes et l'émigration tend à se poursuivre à des âges plus élevés. Il en résulte des bouleversements importants des structures par âge dans les îles.
ref: <POPULATION, MIGRATION ET DÉVELOPPEMENT DANS LE PACIFIQUE SUD JEAN-LOUIS RALLU avec la collaboration de D. BEDFORD, F. SODTER ET G. BAUDCHON>
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La culture Maori trouve ses origines dans la culture austronésienne
-
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· L’attachement à la terre (Fenu’a)
· L’aptitude à la navigation hauturière
· L’organisation sociale hiérarchique
· Le respect des anciens et l’adoration des grandes figures historiques (Tiki)
· La gestion parcimonieuse des ressources naturelles : existence d’interdictions périodique (Tapu : tabou) pour préserver les espèces ou les récoltes
· La tradition d’expatriation (en général des cadets des grandes familles) vers de nouvelles terres lorsque les ressources locales devenaient insuffisantes.
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L'organisation sociale ancestrale des Maori était du type tribal, regroupant des clans en chefferies.
Les liens sociaux étaient (et son encore) tissés par l'échange des dons. Les Maori instituèrent une hiérarchie sophistiquée dans l'échange de dons en leur conférant une valeur spirituelle, scellant les alliances entre membres de familles, entres clans ou entre tribus. (M Maus publia un essai sur le Don, fortement inspiré des observations faites sur des populations océaniennes)
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Les classes sociales ancestrales
La population était selon les observateurs du XVIIIème siècle répartis en 3 à 7 classes.
Les trois principales sont:
- Les Ari'i (princes roi ou grands chefs, liés aux Marae) assisté des grands prêtres: Tahu'a (ou Tohunga)
- Les Ra'atira (propriétaires fonciers)
- Les Manahune (gens du peuple)
Elles pouvaient se décomposer en sous catégories selon un organigramme quelque fois très complexe en particulier chez les Ari’i, tenant compte des liens familiaux et des fonctions confiées aux membres. (Corps des guerriers d’élite, des messagers, des chefs de combat, des gens chargés de fonctions sacerdotales …)
A ceci s'ajoute la catégorie des ménestrels (‘arioi), choisis dans l'une au l'autre des classes sociales, pour leur beauté et leurs talents. Ils apportaient un peu de souplesse dans la vie strictement ordonnée des habitants, par leurs mœurs libres et les amusements (chants, danses) qu'ils proposaient. Ce sont eux qui en général pratiquaient l'infanticide ou les sacrifices humains rituels.
L’organisation sociale Maori parait proche du système des castes de l’Inde mais s’en distingue cependant par le fait qu’elles sont moins héréditaires, tout en y retrouvant les critères de pureté des lignages.
Les Ari’î
Les Ari'i tiraient leur pouvoir d'une origine divine, mais sans doute plus prosaïquement des alliances matrimoniales, des guerres ou selon l'importance hiérarchiques des Marae possédés (sites sociaux-religieux).
Les Ari’i étaient en relation avec les dieux par l’intermédiaire d’objets et notamment les to’o.
La valeur de la force physique était au demeurant un critère majeur de reconnaissances des chefs.
La qualité de ari’i, reposait sur la généalogie et, plus précisément sur la prétendue pureté de cette généalogie depuis un « atua » (Dieu) ancestral prédominant. En conséquence, on veillait à ce que la descendance des ari’i ne fût pas entachée par une procréation non-ari’i.
D’après diverses croyances et pratiques, la plus grande part de la divinité d’un parent (biologique) était transmise à son aîné, fille ou garçon. En conséquence, la progéniture aînée d’un groupe de parenté d’aînés possédait plus de divinité que ses frères et sœurs, et beaucoup plus que tous les autres descendants collatéraux de l’ancêtre atua commun.
Les Ra’atira
Les hui-ra’atira étaient à la fois des nobles et des plébéiens, ils étaient en général, des fermiers exploitant leurs terres ou de fidèles gardiens des territoires de leurs chefs et de leurs souverains qu’ils secondaient dans toutes les activités du moment. Leur influence sur le peuple était grande.
Les Manahune
Les Manahune sont les gens du peuple. Ils se répartissaient en différentes corporations : agriculteurs, pécheurs ou artisans. Ils étaient aussi propriétaires des terres qu’ils cultivaient.
Le manahune ne pouvait guère sortir de sa caste (il pouvait devenir ra’atira par un don définitif, mais rare). Il arrivait qu’il devienne ari î ou prêtre, mais son statut social restait inférieure, sauf dans certaines occasions où non seulement il s’élevait au-dessus des siens, mais même au-dessus de la classe supérieure.
Il pouvait aussi devenir teuteu ari’i, c’est-à-dire domestique d’un ari’i . Il acquérait alors une très grande importance, tout en étant au service du maître qu’il servait.
sources:
Teuira Henry, Tahiti aux temps anciens, société des Océanistes n°1, Musée de l’Homme, Paris, 2004
Douglas Oliver, Les âges de la vie, Société des Etudes Océaniennes/Haere Po, 2002
Les Marae : espaces sociaux symbole de pouvoir
Les Marae (espaces sociaux et religieux) étaient au cœur de réseaux politiques concurrents. Les deux Marae de Raiatea et de Bora Bora rayonnaient sur deux zones d'influences ayant donnés naissance à des Marae affiliés.
Il existait deux types de solidarité entre les membres d’un espace social : l’une qui s’exerçait au nom de l’appartenance généalogique, l’autre au nom de la résidence (solidarité de production). Le marae était au centre de cette dynamique de la structure sociale.
Le Marae de Taputapuatea de Raiatea était au centre de relations religieuses et économiques qui allaient de la Nouvelle Zélande, Rarotonga, Rotuma, Les Australes, Huahine, Tahiti, Bora Bora.
Un autre réseau concurrent entourait le Marae de Bora Bora (Vavauta'a) et incluait, Raiate'a, Tahiti, des îles des Tuamotu, Hawaï, Rarotonga, et la Nouvelle Zélande, représentées par d’autres chefferies.
Le concept de « moderne » de nation tel qu’il s’instaura en Europe au le XVIIIème siècle (Wesphalie) n’existait pas. Il n’existait pas de frontières bien délimités, mais des zones d’influences.
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