Les anciens empires de l’Afrique de l’Ouest centrale
L’histoire de la région repose pendant des siècles sur l’émergence, l’apogée, puis l’effacement de royaumes et d’empires liés à l’exploitation et au commerce du sel et de l’or.
À partir du XIe siècle, ces empires sont marqués par la pénétration arabe porteuse de l’Islam et de l’organisation du commerce lointain.
Principaux empires médiévaux d’Afrique Occidentale
- Empire du Ghana
- Empire du Mali
- Empire Songhaï
Et aussi plus à l’est les :
- Royaumes de Kanem et Bornou
- Califat de Sokoto
Empire du Ghana (300 apr. JC 1200 apr. JC).
Le premier État organisé d’Afrique noire, connu sous le nom d’empire du Ghana, il a vu le jour en Afrique de l’Ouest vers le IVe siècle. Il allait de l’actuel Niger à la Mauritanie et aurait été fondé par un peuple de cultivateurs noirs, les Soninkés faisant partie du groupe ethnique des Mandingues.
Il a atteint son apogée au IXe siècle en s’enrichissant par le commerce de l’or et des échanges, contre du sel, avec des Berbères du Sahara.
Le déclin de l’empire du Ghana vers le XIIe siècle entraîna la naissance d’autres royaumes tout aussi puissants, tels que celui du Mali ou du Songhaï.
Empire du Mali (1235-1600)
L’empire du Mali fut créé au XIIIe siècle par un guerrier resté très célèbre chez les Maliens d’aujourd’hui, du nom de Soundiata Keita. Il organisa une administration et mena de nombreuses guerres pour agrandir son territoire.
L’empire du Mali fut fondé dans la région du Haut-Niger par le roi du Mandingue (Soundaita Keita) qui vainquit les Soussous, ennemis héréditaires du royaume, puis conquit les régions alentour. Il se proclame Mansa, « chef suprême ». Il aurait instauré, par la charte du Manden, un régime de tolérance religieuse et de respect des droits humains, tout en étant un musulman fervent.
Les plus grandes villes de l’empire sont, la capitale Niani, Djenné et les « ports sahariens » de Tombouctou et Gao, où s’échangent du sel venu du Nord contre de la Cola venue du Sud. L’empire du Mali prospère grâce au contrôle des mines d’or du Bouré, aujourd’hui en Guinée, et au commerce des esclaves. Les Mansa (empereurs) créent également dans le delta intérieur du Niger, très fertile, des plantations où travaille une main-d’œuvre forcée.
Mansa Moussa, empereur du Mali au XIVe siècle, est considéré comme l’un des hommes les plus riches de l’histoire. À la fin du XIVe siècle, l’empire décline du fait des querelles de successions. Les peuples soumis cessent de payer le tribut, tandis que s’affirme la puissance des Touaregs au Nord, et des Songhaï à l’Est.
Empire Songhaï (1464-1591)
Le royaume Songhaï, né à la fin du premier millénaire, contrôle rapidement la navigation sur la boucle du Niger. Les forces du Mali conquièrent ensuite le royaume. Une partie du territoire est cependant libérée par Ali Kolon qui prend le titre de Sonni (libérateur).
Au milieu du XVe siècle, le roi Ali Kolon, alias Sonni Ali Ber (règne de 1464 à 1492 environ), chasse les Touaregs de Tombouctou et envahit le delta intérieur du Niger. Ses successeurs continuent ses conquêtes. Ils réduisent des populations entières en esclavage et poursuivent une politique d’islamisation. Ils étendront leur pouvoir de la région Peul du fleuve Sénégal au pays Haoussa du nord Nigeria.
L’empire s’appuie sur l’élite musulmane, une administration efficace et une armée de métier. Si Gao est la capitale de l’empire, Tombouctou en est le principal centre culturel et religieux.
En 1590, pour contrôler le commerce de l’or, le sultan du Maroc envoie vers le Niger une force de 4000 soldats. Équipés d’armes à feu, les mercenaires battent les 40 000 hommes de l’armée Songhaï. La mauvaise maitrise par les nouveaux conquérants, de l’accès aux ressources en or du Sud, finis par les désintéresser.
Les forces restantes s’émancipent ensuite du Maroc et fondent sur les ruines de l’empire une entité dont la capitale est de Tombouctou. La multiplication des régimes, affaibli ce qui reste de l’empire Songhaï éclaté entre les Peuls, les Touaregs, et les Bambaras (Malinkés)
Les royaumes du Kanem et du Bornou
À proximité du lac Tchad, des royaumes sahéliens se sont succédé durant de nombreux siècles. Le royaume du Kanem est un des plus anciens qui s’établit sous la domination du clan des Sayf, musulmans depuis le XIe siècle. Au XIVe siècle, face aux attaques de nomades, les Sayf se replient au Bornou. Au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, le mai (roi) Idriss Aloma mis sur pieds une armée imposante, équipée d’armes à feu, et fait du Bornou le cœur d’un vaste empire. Le royaume du Bornou contrôle une partie du commerce transsaharien. Il exporte du sel issu des salines de Bilma et des esclaves razziés jusqu’au nord du bassin du Congo.
L’agriculture s’épanouit sur les pourtours du lac Tchad.
À partir du XVIIIe siècle, le Bornou décline sous les coups des Touaregs et des Peuls. Le jihad du califat de Sokoto détruit presque l’empire. Le mai (le roi) fit alors appel à un chef religieux, Al Kanemi (1776–1837), pour reconquérir le cœur du royaume, mais il succombe définitivement en 1894, assailli par Rabah, un chef de guerre soudanais. C’est ensuite le début de la colonisation française.
Le califat de Sokoto
À la fin du XVIIIe siècle, le nord de l’actuel Nigéria est divisé entre les opulentes cités états des commerçants Haoussa. Les rois de ces cités professent un islam mêlé de croyances traditionnelles. Des Peuls se sont également installés parmi les Haoussas. En 1804, Ousmane Dan Fodio (1754 – 1817), un prédicateur peul, dénonce la non-application de la charia et lance le jihad. Il rallie les cavaliers peuls, qui ont raison des forces Haoussa. Le jihad se poursuit ensuite dans toutes les directions. Les territoires de peuples animistes sont envahis. Ousmane se proclame calife. Son fils, Mohammed Bello (vers 1780 – 1837), établit sa capitale à Sokoto, qui devient un grand centre islamique. Quinze émirs, soumis à un contrôle strict, administrent le territoire. La paix qui résulte de la conquête favorise l’enrichissement du califat. Chaque année, les raids de l’armée permettent la capture d’esclaves, qui font fonctionner les plantations autour des cités. À partir de 1897, les armées anglaises envahissent le califat. Le dernier calife, Attahiru, est tué peu après la prise de Sokoto, en 1903.
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