Les Maori et leur attachement à la terre
La fenua
Pour les Maori, la terre (fenua) n’est traditionnellement pas envisagée comme un bien matériel ou économique pouvant faire l’objet d’une appropriation individuelle au sens du code civil mais selon une approche patrimoniale d’ensemble. Elle a été indivise, jusqu’aux revendications foncières héritées de l’imposition du code juridiques occidentaux, et continue de le demeurer dans la majorité des cas. En conséquence, la «mise en valeur et l’exploitation des terres » provoque des tensions, des conflits et des jalousies souvent mal compris par les observateurs extérieurs.
Comme symbole viscéral du rattachement physique des Maori à la terre, le cordon ombilical, le pito, de chacun est encore souvent enterré dans les terres ancestrales.
Le développement « moderne » observé depuis vingt ans n’a pas abouti à une individualisation des droits de propriété privée et repose en grande partie sur des réseaux de solidarités communautaires et familiales. Le statut de la « terre indivise », si il est pourtant identifiée comme un «frein au développement » par les élites polynésiennes, il a au contraire permis aux familles maòhi les plus modestes d’accéder à des ressources familiales (partie lagonaire attachée à la terre ; terres de subsistance ou affectées à l’agriculture), sans pour autant déposséder les groupes familiaux de la propriété de ce patrimoine.
Répartition ancestrale des terres :
Les terres étaient répartie entre les Ari î et les Ra’atira selon l'organisation sociale hiérarchique :
- Pour les Ari î, des terres relevaient directement de la famille de l’ari’i et d’autre relevaient de l’autorité des cadets de la famille mais dont une partie de la production revenait à l’ari’i. Les terres de l’ari’i étaient divisées en patu (parcelles) sous l’autorité des ra’atira, qui les administraient. Elles étaient en général situées sur des promontoires.
- Pour les ra’atira (propriétaires fonciers), les terres étaient située dans les baies. Elles pouvaient être « louées » à des manahune ;
Certains manahune exploitaient des terres situées soit en bord de mer (i’ato tai), occupées par des pêcheurs, soit à l’intérieur (i’ato uta) dans le fond des vallées
Source : E. de Bovis, Etat de la société tahitienne à l’arrivée des Européens, Ed. Société des études océaniennes, Papeete, 1978, p. 59.
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