Origines et histoire du monde germanique
Les peuples présents sur le continent avant l’antiquité, en plus des Etrusques, des Crétois et Grecs se limitaient aux Ibères et aux Ligures
Les Celtes, venus du nord-est au cours du 1er millénaire av. J.-C., occupent un très vaste espace, de la Grande-Bretagne à l'Anatolie, dont les Gaulois ne sont qu'un rameau. Ils se signalent par des techniques agricoles très développées.
Les traces écrites Grecques et Romaines relatant la présence de peuples germaniques sur le sol de l'actuelle Allemagne ne datent "que" du 1er siècle avant J-C.
Au nord, de l’empire romain les légions ne dépassent guère le Rhin et le Danube, laissant dans l'ombre la moitié de l'Europe (aujourd'hui occupée par des États de culture germanique ou slave).
De la mer du Nord jusqu'à la mer Noire, les tribus germaniques se sont installées tout le long de la frontière romaine du Rhin et du Danube, certaines établissant des relations étroites avec les Romains, entrant pacifiquement dans l'Empire comme peuples fédérés, servant souvent de mercenaires, voire de tuteurs impériaux, et atteignant parfois les plus hautes fonctions de l'armée romaine. D'autres en revanche eurent des relations hostiles avec Rome, et ne pouvant encore entrer dans l'Empire, s'étendirent en Europe de l'Est.
Originaires de Scandinavie (Suède, Norvège et Danemark), les tribus germaniques s'installent au nord de l'Allemagne et commencent à se répandre vers le sud, de l'Antiquité à l'ère chrétienne. Une pluralité de tribus indépendantes consolide leurs frontières au fil des victoires militaires, que les historiens appellent les invasions Barbares :
La violente expansion des Huns en Europe à la fin du IVe siècle crée un « effet domino » : de nombreuses tribus germaniques forcent les frontières de l'Empire romain et le vide politique qu'elles laissent en Europe nord-orientale, profite aux peuples slaves tandis que l'Empire romain ne survit qu'en Orient.
Le territoire de l’empire romain d'Occident déclinant est finalement submergé par les tribus germaniques qui y érigent leurs « royaumes barbares ». Les Angles et les Saxons s'établissent en Grande-Bretagne, les Francs en Gaule, les Burgondes dans le bassin du Rhône, les Ostrogoths en Illyrie et Italie, les Visigoths en Aquitaine et Hispanie, les Suèves en Galice et les Vandales en Afrique du Nord et dans les îles de la Méditerranée occidentale
Les principales tribus germaniques se répartirent dans des régions qui donneront un nom aux futures provinces. La Bourgogne, fut occupée par des Burgondes dans le bassin du Rhône... Le nom de l'Allemagne rappelle celui des Alamans... celui de l'Angleterre, les Angles (et les Saxons) et celui de la France, les Francs. Les Ostrogoths s’installent en Illyrie et Italie, les Visigoths en Aquitaine et Hispanie, les Suèves en Galice et l’Andalousie, vit passer des Vandales, en route pour l’Afrique du Nord et les îles de la Méditerranée occidentale. De nouvelles tribus germaniques, les Lombards, ont laissé leur nom à la Lombardie. Des Slaves s'installent eux, au centre du continent, jusque sur l'Elbe.
Les territoires romains commencent à se "germaniser" et se christianisent, tandis que les Germains fondent des royaumes éphémères en Angleterre (les Angles et les Saxons), en France (Francs et Burgondes), en Italie (Lombards et Ostrogoths) et en Espagne (Wisigoths).
Les marins germaniques du Nord, plus communément appelés Vikings et Varègues, se lancent eux aussi dans une expansion massive qui conduit à l'établissement du duché de Normandie, de la Rus' de Kiev et la colonisation des îles Britanniques et de l'océan Atlantique nord jusqu'en Amérique du Nord.
Sous la direction du Franc Charlemagne, officiellement reconnu empereur d'Occident par le pape Léon III en 800 de notre ère, le monde germanique forme la matrice du royaume de France mais surtout du Saint-Empire romain germanique qui dureront jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, disputant la légitimité de l'héritage romain à l'Empire d'Orient qui, attaqué de toutes parts y compris de l'ouest, finit par s'effondrer au XVe siècle.
Les origines historiques d’une entité constituée remontent à l’époque ou Charlemagne fit d'Aix-la-Chapelle le centre politique de son empire. Après la mort de Louis le Pieux, fils de Charlemagne, l'Empire carolingien est divisé en trois lors du partage de Verdun en 843. Louis le Germanique reçoit la Francie orientale à l'origine de l'Allemagne.
Après l'éviction des Carolingiens d’Europe centrale, le titre royal passe d'abord à Conrad puis en 919 à Henri l'Oiseleur, fondateur de la dynastie saxonne. La Germanie rassemble à ce moment une partie des territoires jadis rassemblés par Charlemagne, la Francia orientalis. Henri l'Oiseleur acquiert un prestige considérable grâce aux victoires remportées sur les Slaves, les Danois et les Magyars. Il porte les frontières de son royaume sur l'Elbe4. Son fils, Otton Ier bat définitivement les Hongrois en 955. Il est couronné empereur (en allemand, Kaiser, qui dérive de César) en 962.
Durant des siècles, le Saint Empire romain germanique associe à son sort des populations slaves, baltes et romanes (françaises et italiennes), et son influence s’étend du golfe de Finlande aux bords de la Meuse, et de la mer du Nord à la Méditerranée.
Occupant la région la plus septentrionale de « l'Occident chrétien », il est durablement marqué à l’époque des « temps modernes », par la réforme initiée par Martin Luther au XVIe siècle. De nombreuses nations germaniques ont adopté le protestantisme. La division religieuse qui s'ensuivit aboutit à la fragmentation politique d'une grande partie de l'Europe germanophone. La Réforme divise le Corps germanique tout en lui conférant une unité linguistique avec le haut allemand. La Suisse, les Provinces-Unies (les Pays-Bas actuels) et la plupart des États italiens se détachent de l’institution impériale.
Du XVIe siècle jusqu’à la fin du siècle des Lumières, le Saint-Empire est le théâtre de nombreuses crises, rivalités (Prusse et Autriche) et amputations.
La Révolution française et Napoléon détruisent l’édifice impérial dans les cendres duquel s’affirme, au XIXe siècle, un puissant sentiment national allemand. En 1871, la Prusse unifie l’Allemagne à son profit, en écartant l’empire d’Autriche.
Au XXe siècle, à travers deux guerres mondiales et le nazisme, le Reich allemand bouleverse la conscience et l’équilibre du Vieux continent ; puis après un demi-siècle de division (RDA et RFA), l’unité allemande est rétablie en 1990 dans le cadre de l’Union européenne
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