Une publication de « civilisation – revue internationale d’ethnologie et de sciences humaines - de 1997, présente une étude sur les peuples de la forêt équatoriale qui éclaire en tous points les comportements que j'ai observés chez les sociétés primitives rencontrées, entre autre, en Nouvelle Guinée ou dans le sud-est asiatique.
« Généralement lorsque les Occidentaux évoquent les habitants des forêts tropicales, ils pensent à quelques peuples mythiques, emblématiques : les Pygmées d'Afrique, les Penan de Bornéo ou les Yanomami d'Amazonie. En réalité, tout autour de l'Équateur, plus de douze millions de personnes vivent dans et de la forêt équatoriale, en Afrique centrale, en Amazonie et en Asie insulaire. Dans leur ensemble, les peuples indigènes des forêts équatoriales ne constituent pas une minorité ; c'est une population très importante qui dépend totalement de la forêt pour sa subsistance.
Source de richesses pour les civilisations du monde tempéré depuis plusieurs siècles, les forêts équatoriales font depuis deux décennies l'objet de toutes les attentions, en ce qui concerne leur développement (c'est-à-dire une utilisation économiquement plus efficace de leurs ressources) ou au contraire leur conservation. Les populations indigènes de ces régions se trouvent donc confrontées, qu'elles le veuillent ou non, à des politiques décidées dans d'autres régions (voire dans d'autres continents) et qui leur sont imposées. »
Régions forestières |
Population totale |
Populations forestières |
% |
Nombre d’ethnies forestières indigènes |
Afrique centrale |
54 000 000 |
3 000 000 |
5,5 |
± 150 |
Amazonie* |
30 400 000 |
700 000 |
2,3 |
234 |
Philippines |
62 400 000 |
1 600 000 |
2,6 |
52 |
Malaisie (péninsule). |
14 600 000 |
100 000 |
0,9 |
19 |
Indonésie** |
170 700 000 |
4 800 000 |
2,8 |
± 95 |
Bornéo |
12 500 000 |
950 000 |
7,6 |
62 |
Nouvelle-Guinée |
5 400 000 |
1 000 000 |
18,5 |
806 |
Total |
350 000 000 |
12 150 000 |
3,5 |
± 1 418 |
Nota : Chiffres de la décennie 1990
*) Amazonie : population totale des provinces forestières seulement (et non pas des pays entiers)
**) Indonésie sauf Irian Java (compté dans Nouvelle-Guinée) et Kalimantan (compté dans Bornéo)
Ce tableau ne prend pas en compte les régions forestières d'Amérique centrale, d'Inde et d'Asie du sud-est continentale.
80 % des groupes comptent moins de 5.000 personnes, voire moins de 3.000 personnes pour la moitié d'entre eux. Seulement 25 % de ces groupes ont une taille supérieure à 10.000 ou 20.000 personnes.
Dans ce vaste ensemble, les populations mobiles, celles qu'on a l'habitude d'appeler des « chasseurs-cueilleurs », qui vivent (ou vivaient il y a encore peu de temps) sans pratiquer elles-mêmes l'agriculture, mais sans en ignorer les ressources néanmoins, ne représentent qu'à peu près 300.000 personnes, pour l'ensemble du monde équatorial. Les principaux groupes vivent en Afrique centrale, à Bornéo, en Malaisie et aux Philippines. C'est dire que ces petits groupes, l'archétype de la population forestière dans notre imaginaire occidental, ne représentent que 3 % des habitants des forêts. En définitive, la majorité des populations forestières est constituée de populations rurales ; ce sont des paysans qui pratiquent l'agriculture itinérante et qu'on nomme souvent des essarteurs"
sources: Publication de Serge Bahuchet : Un style de vie en voie de mutation"
Civilisations [En ligne], 44 | 1997, mis en ligne le 29 juin 2009, consulté le 29 juillet 2013. URL : http://civilisations.revues.org/1592 ; DOI : 10.4000/civilisations.1592
Une minorité se définie dans un contexte, non de manière absolue. Elle peut être analysée par rapport à de la population d’une nation, d’une zone géographique, du point de vue des religions, des langues, de la culture ou de la race, de la couleur de peau, des liens de parenté…
L’appréciation en est variable selon le lieu et l’époque.
La supériorité du nombre est vue comme une hiérarchie, une supériorité de la majorité. Dans l’histoire il est peu d’exemple de minorités qui n’aient pas été marginalisées, persécutés, assimilés de force, voire physiquement éliminées.
La minorité ne l’est cependant pas toujours en nombre. Le colonisateur considéra souvent les indigènes comme des races inférieures.
La constitution des états nation moderne à souvent contribué à les révéler et à en aggraver le sort par rapport à la relative tolérance observée autrefois par les Empires. (Comme l’était les Ottomans ou les Austro-Hongrois par exemple)
La définition des minorités dépend des stratégies de la minorité elle-même, soit par son rôle géopolitique, économique, culturel. (Les juifs, les Arméniens,Touareg…)
Une minorité est aussi une catégorie sociale définie par discrimination : les homosexuels, les femmes, les gens du voyage.
L'anthropologie est la branche des sciences qui étudie l'être humain sous tous ses aspects, à la fois physiques (anatomiques, morphologiques et physiologiques, évolutifs) et culturels (socioreligieux, psychologiques, géographiques, etc.). Elle tend à définir l'humanité en faisant une synthèse des différentes sciences humaines et naturelles
L'anthropologie s'organise autour de deux grands types de travaux étroitement liés : d'une part, les travaux d’ethnographie, qui sont des enquêtes et observations de terrain (empiriques) concernant dans les détails et de façon isolée les peuples, cultures et sociétés humaines, et dont les résultats sont le plus souvent publiés sous la forme de monographies ; et d'autre part, les travaux d’ethnologie, dans lesquels sont étudié les peuples, cultures et sociétés humaines de façon comparée et sur la base de recherches (théoriques) au sein des publications ethnographiques, et dont les résultats sont le plus souvent publiés sous forme d'essais. (WiKi)
L’ethnographie est l’étape de collecte des données, l’ethnologie le stade des premières synthèses, l’anthropologie est la phase de généralisation théorique après comparaison
L’anthropologie et l'ethnologie s’assignent comme tâche de penser l’autre.