Sous la fausse apparence d'un conflit religieux entre chrétiens et musulmans ou par l’attribution par l’occident des attentats terroristes à des groupes islamistes se référant à Al Quaida, on assiste au Sahel à un nouvel épisode des guerres pluri séculaires, à caractère racial entre les nomades blancs, et les sédentaires noirs
Il se trouve que les « blancs » sont tous musulmans, et que les « noirs » sont généralement chrétiens ou animistes, mais peuvent aussi être musulmans, comme au Darfour ou au Mali. L’islam est très majoritaire dans tout le Sahel, que ce soit parmi les peuples du Nord ou du Sud. La séparation entre islam et christianisme est située, elle, plus au sud,
Les peuples du nord Sahel regroupent notamment les Arabes (en Mauritanie et au Soudan), les Touaregs (au Mali et au Niger), ces derniers appartenant au groupe des Berbères et les Toubous originaires de l’Afrique de l’Est (au Tchad et au Niger). Ils sont tous les héritiers d’un mode de vie largement nomade. Les peuples du nord Sahel ont toujours été de bons guerriers, rompus à la protection des caravanes et experts dans les razzias.
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Les peuples du sud appartiennent au groupe ethnolinguistique des nigéro-congolais (Sénégal, Mali, Niger) ou nilo-saharien (sud-Tchad, Sud-Soudan). Ils sont sédentarisés depuis longtemps (à l’exception des Peuls, non considérés culturellement comme une des ethnies négroïdes du sud). Ils sont peu enclins à la discipline militaire et plus habiles aux négociations tribales.
Des raisons idéologiques ou religieuses ont déjà été utilisées par le passé pour alimenter les oppositions régionales. Une 1ère vague djihadiste eu lieu du XVII au XIXè siècle, du Sénégal au Cameroun. L’idéal djihadiste africain s’est toujours prévalu d’une dimension révolutionnaire pour justifier sa radicalité. L’idée d’une refonte totale de la société et de son organisation politique a guidé les mouvements inscrits dans la guerre sainte.
En parallèle, la redistribution des rôles est venue avec la déstabilisation des échanges Nord-Sud, provoquée par l’établissement par les européens des routes commerciales oceaniques concurrentes, puis le développement de la traite négrière.
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La colonisation de la région par les Français à lieu dans les années 1880 et 1890. Elle offre aux Noirs du Sud, en particulier les Bambaras, l'occasion d'une revanche sur leurs ennemis traditionnels. C'est ainsi qu'ils servent dans l'armée coloniale, en qualité de « tirailleurs sénégalais » afin de pouvoir combattre les Touaregs et les tenir sous contrôle. Ces derniers deviennent ainsi le dernier peuple d’Afrique de l’Ouest soumis à la colonisation française, en 1902.
En 1960, à l’occasion des indépendances, la puissance coloniale confie le pouvoir politique aux « peuples du sud », avec la création de pays comme le Mali et le Niger : en conséquence, cela fait ressurgir les revendications des Touaregs.
Ils sont aussi les principales victimes de la désertification du Sahel, qui décime leur bétail dans les années 1970.
De nouvelles rébellions éclatent dans les deux dernières décennies du millénaire : « guerres des sables » de 1990 à 1995 au Mali et au Niger, en 2006 au Mali, puis de 2007 à 2009 dans ces deux mêmes pays.
Depuis 2012, la région s’est à nouveau enflammée lors du retour au nord Mali des mercenaires Touaregs, démobilisés à la suite de la chute de Khadafi en Libye.
La situation est loin d’être calmée.
Les efforts de pacification, sous couvert de lutte anti djihad, sont contrés en fait, par des affrontements entre mouvances cherchant à contrôler le commerce de contrebande, de drogue et des travailleurs émigrés. Ils en sont ainsi empêchés par les régimes postcoloniaux qui ne se sentent pas concernés par les revendications des peuples du nord, qu’ils soient Maures, Touaregs, ou Toubous.
La situation du Sahel central révèle les problèmes plus profonds dus à la pauvreté et la croissance démographique particulièrement importante.
Une minorité se définie dans un contexte, non de manière absolue. Elle peut être analysée par rapport à de la population d’une nation, d’une zone géographique, du point de vue des religions, des langues, de la culture ou de la race, de la couleur de peau, des liens de parenté…
L’appréciation en est variable selon le lieu et l’époque.
La supériorité du nombre est vue comme une hiérarchie, une supériorité de la majorité. Dans l’histoire il est peu d’exemple de minorités qui n’aient pas été marginalisées, persécutés, assimilés de force, voire physiquement éliminées.
La minorité ne l’est cependant pas toujours en nombre. Le colonisateur considéra souvent les indigènes comme des races inférieures.
La constitution des états nation moderne à souvent contribué à les révéler et à en aggraver le sort par rapport à la relative tolérance observée autrefois par les Empires. (Comme l’était les Ottomans ou les Austro-Hongrois par exemple)
La définition des minorités dépend des stratégies de la minorité elle-même, soit par son rôle géopolitique, économique, culturel. (Les juifs, les Arméniens,Touareg…)
Une minorité est aussi une catégorie sociale définie par discrimination : les homosexuels, les femmes, les gens du voyage.
Un clan est un ensemble de familles associées par une parenté réelle ou fictive, fondée sur l'idée de descendance d'un ancêtre commun.
membres d'un des clans Korowai en Papouasie indonésienne