Karen
Sous le nom de Karen sont rassemblées des ethnies diverses du sud-est du Myanmar et le long de la frontière nord-ouest Thailandaise
Les Karens (eux se nomment : Pwa Ka Nyaw Po, et sont appelé Kariangs ou Yangs par les Thaïs), sont un groupe ethnique tibéto-birman de 4 à 5 millions de personnes, dont 10 % environ vivent en Thaïlande et 90 % en Birmanie.
Les Karens (eux se nomment : Pwa Ka Nyaw Po, et sont appelé Kariangs ou Yangs par les Thaïs), sont un groupe ethnique tibéto-birman de 4 à 5 millions de personnes, dont 10 % environ vivent en Thaïlande et 90 % en Birmanie où ils constituent en nombre la deuxième minorité ethnique après les Shans.
Les Karen occupent des territoires répartis des deux côtés du bas du Fleuve Salween au sud-est du Myanmar, dans les parties contiguës de la Thaïlande, dans la chaîne de montagnes du Pegu Yoma dans le sud Myanmar et aussi dans les terres du delta de l'Irrawaddy au sud du Myanmar.
Les Karens forment la deuxième plus importante minorité du Myanmar après les Shans. Ils ne constituent pas un peuple unifié, mais plutôt une mosaïque ethnique composée d’une quinzaine de groupes ou sous-groupes originaires du Yunnan, dont les Sgaw, et les Pwo en constituent les groupes les plus importants. Ils diffèrent entre eux sur les plans religieux, économique et linguistique. Ils parlent des langues tibéto-birmanes, modifiées par des influences thaïes et austro-asiatiques.
Le terme de Karen n’est donc pas utilisé par les Karens eux-mêmes pour désigner le regroupement d’ethnies, mais est une appellation créée par les Occidentaux pour parler des ethnies de la région Karen et Kayah à partir d’une désignation attribuée aux tribus barbares par les Birmans.
L'État Karen, tel que l'a délimité la Constitution birmane de 1948, n'abrite qu'une partie de la population Karen de Birmanie. La capitale de l’état birman des Karen est la petite ville de Pa Han au bord de la Salouen.
Principaux groupes ethniques karen
- Karens Sgaw (ou S'gaw) : Les Karens Sgaw sont le plus grand groupe karen en Birmanie. Ils sont principalement bouddhistes et parlent la langue karen Sgaw. Ils sont également connus pour leurs traditions culturelles distinctives, y compris leur musique, leurs danses et leurs vêtements.
- Karens Pwo (ou Pwo Karen) : Les Karens Pwo représentent un autre groupe important de Karens en Birmanie. Ils parlent le karen Pwo, une langue distincte, et ont leurs propres coutumes et traditions. Beaucoup d'entre eux sont également bouddhistes.
- Karens Pa'O (ou Pa'O) : Les Karens Pa'O vivent principalement dans l'État Shan, situé dans l'est de la Birmanie. Ils ont leur propre langue, le pa'o, et leur propre culture distincte. Les Pa'O sont généralement associés à l'agriculture et sont connus pour leurs compétences dans la culture du riz et du café.
- Karens Kayaw (ou Kayaw) : Les Karens Kayaw sont principalement établis dans l'État Kayah de Birmanie. Ils parlent le karen Kayaw et pratiquent généralement l'agriculture de subsistance. Ils ont également des coutumes culturelles uniques, y compris des tatouages traditionnels sur le visage des femmes.
- Karens Karenni (ou Karenni) : Les Karens Karenni sont originaires de l'État Karenni (Kayah) en Birmanie. Ils parlent le karen Karenni, ont leurs propres croyances animistes et vivent dans des villages traditionnels. Les Padaung (femmes au long cou) appelé aussi Kayan, font partie de ce groupe ethnique
- Karens Bwe (ou Bwe Karen) : Les Karens Bwe résident dans la région frontalière entre la Birmanie et la Thaïlande. Ils parlent le karen Bwe et sont connus pour leurs compétences en tissage et en confection de textiles.
- Karens Khami (ou Khami) : Les Karens Khami sont établis dans l'État Kayin (Karen) de Birmanie. Ils ont leurs propres coutumes et traditions culturelles.
Il est important de noter que les Karens, en tant que groupe ethnique, ont été confrontés à des conflits internes en Birmanie pendant des décennies, en particulier dans leur quête d'autonomie et de droits culturels. En conséquence, de nombreuses communautés karens ont été déplacées et ont cherché refuge dans d'autres pays voisins, notamment en Thaïlande. La diversité culturelle et linguistique parmi les Karens est un reflet de la richesse des peuples autochtones de la Birmanie.
Le principal facteur d'unité des Karens entre eux était une méfiance commune de la domination politique par la majorité birmane. (Voir article sur la géopolitique karen).
Il existe des regroupements datant de l’époque Britannique, en Karen blanc, rouge ou noir selon les régions habitées et les tribus concernées, .
- Les Karens blancs composés des peuples de langue Sgaw, des Pwo et des Pa'o établis dans la plaine et en particulier dans le delta de l’Irrawaddy en plus de la vallée de la Salwen dans l’état administratif Karen
- Les Karen Rouges comprennent les Bwe (Bre), Les Padaung, les Yinbaw, les Kayahs et les Zayein dispersés dans la montagne.
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Depuis l'accession du pays à l'indépendance en 1948, une guerre civile sporadique s'est développée entre le gouvernement et divers groupes ethniques dissidents qui s'appelèrent alors « Karen ».
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Elements d'histoire
Le peuple Karen se fixe au nord de la Birmanie aux alentours du VIIIe siècle av. J.-C..
Peuple originaire des contreforts de l’Himalaya, probablement du Yunnan il vivait de chasse, de pêche et de cueillette. Les villages se déplaçaient avec l’épuisement des terres consacrées aux rizières de montagne qu’ils cultivent suivant une rotation quinquennale.
Les Karens sont devenus en général des agriculteurs produisant des céréales et des légumes et élevant des animaux. Ils ont été particulièrement célèbres en Asie pour leur réputation en matière de domestication d’éléphants, activité devenue rare.
Organisation sociale des Karen
Les intérêts économiques et politiques sont plus importants pour l'identité karen que les caractéristiques culturelles ou les distinctions "ethniques"
L’organisation sociale des villages Karens est en règle générale structurée par le mariage : les femmes restent dans la famille de leurs parents, même mariées, les hommes rejoignent donc la famille de leurs épouses.
Dans les héritages, les terres et les maisons sont donc généralement transmis aux femmes tandis que le mobiliers et les animaux sont transmis aux hommes.
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L’histoire récente des Karen, et en fait les tribus des montagnes entre Birmanie et Thaïlande remonte à une première migration de Karens vers le royaume du Siam qui interviennent au XVIIème siècle, pendant les conflits entre Birmans et Thaïs. De nombreuses exactions sont commises contre les peuples minoritaires et durent fuir leurs villages. Ils sont finalement contraints par les Thaïs d’assurer la sécurité du nord de la frontière entre le Siam et la Birmanie. Ils s’installent alors dans les montagnes du sud de Chiang Mai.
La dynastie des rois Rama du Siam, poursuit sa politique en faveur du peuple Karen, au point que le roi Rama IV se proclame Roi des Karens au milieu du XIXème siècle. A la fin du XIXème siècle, plusieurs colonies karens acquièrent la nationalité thaïe et s’enrichissent en développant des réseaux de vente de produits rares comme le bois précieux, les défenses d’éléphants etc.
Les Karens citoyens thaïs payent l’impôt et élisent leur chef de village. Certains gagnent les villes ou ils sont formés et entrent dans la police ou l’armée.
Au début du XXème siècle, l’attractivité de la frontière et son rôle stratégique diminuent, et l’intérêt des dirigeants thaïs pour l’ethnie s’en ressent. Rama V renforce la centralisation du pouvoir à Bangkok, ce qui provoque la nomination de fonctionnaires thaïs pour administrer les zones montagnardes karens. D’aucuns refusent cette autorité exogène, se révoltent et se réfugient dans les montagnes du nord-ouest du pays. Une politique nationaliste exalte en outre le sentiment de supériorité de l’ethnie thaïe sur les autres groupes ethniques, stigmatisés comme tribus primitives et hostiles.
La politique est cependant nuancée dans les années 1960 a cause de la menace communiste du Vietnam. Des mesures économiques en faveur de certaines minorités comme les Hmongs profitent aussi aux Karens.
Plus récemment, l’arrivée massive de réfugiés en provenance de Birmanie a concentré l’attention de la communauté internationale sur les camps de réfugiés en Thailande, à partir du milieu des années 1990.
Outre les Karens birmans issus des mouvements de population des deux dernières décennies et condamnés à vivre sans statut juridique défini dans des camps de réfugiés, on observe trois groupes de populations distincts de Karens thaïlandais dans la Province de Tak.
Les premiers se regroupent dans les villages isolés des opportunités économiques issus du dynamisme thaï. Ils doivent faire face aux problématiques d’une ouverture culturelle et sociétale au monde moderne.
Les seconds, davantage reliés au maillage industriel ou agricole du Royaume de Thaïlande par les routes goudronnées, vivent leur existence au sein de villages de la plaine en coexistence avec les autres ethnies.
Les derniers, fruits de l’exode rural, poursuivent une existence plus assurée avec des emplois plus rémunérateurs. Pourtant ils manquent encore de qualifications, ce qui fait d’eux une cible facile aux discriminations de toutes sortes.
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