Wa
Les Wa constituent une des populations les moins connues d’Asie du sud-est, bien que l’on en estime leur nombre à 800 000 en Birmanie (dans l’État Shan de l’Union de Myanmar) et à 400 000 en Chine (sud ouest de la province du Yunnan), en plein triangle d’or.
Les Wa sont installé au cœur de la région montagneuse du triangle d’or, à cheval sur la frontière Chino-Birmane.
Coté Birman les Wa font partie des 135 groupes ethniques officiellement reconnus en Birmanie. Ils représentent de l’ordre de 800 000 habitants sur les 55 millions que compte le Myanmar.
Coté Chinois les Wa constitue l'un des 56 groupes ethniques officiellement reconnues par le gouvernement Chinois. En Chine, les Wa vivent en communautés villageoises. Leur population au Yunnan, est estimée à environ 400.000
Appartenant au groupe ethnolinguistique Môn-Khmer, les Wa figurent parmi les plus anciens habitants d’Asie du Sud-Est continentale. L’ancienneté du peuplement Wa par rapport à ceux des Shan ou des Chinois/Han ne semble pas être contestée par les uns ou les autres, les Chinois désignant notamment les Wa sous le vocable benren (peuple autochtone).
Ils sont d’un caractère martial affirmé. Ils ont été d’abord connus en tant que chasseurs de têtes, puis comme guerriers redoutables dont le Parti communiste de Birmanie a su faire sa chair à canon.
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Mode de vie
Les Wa vivaient selon une organisation tribale qui a considérablement évolué depuis l’implantation de l’armée (UWSA) coté Birman et le développement économique côté Chinois.
Du coté Birman toutes les marchandises proviennent de Chine, les panneaux de signalisation routière et les enseignes de magasins sont souvent écrits en chinois. Les habitants utilisent même le réseau des télécomunication de la Chine pour les appels internationaux. Les vehicules ont cependant leur propre enregistrement Wa.
Langues
Les langues des Wa (famille austro-asiatique, branche Môn-Khmer) sont très ancienne et de tradition orale comme chez beaucoup des ethnies de l’Asie du sud-est continental. Elle ne s'écrit que depuis les années 1930, depuis l’arrivée des occidentaux.
Habitat
La plupart des villages Wa ont été construits autrefois au sommet des collines ou des versants montagneux. Certains villages de la région de Ximeng (sud Yunnan) sont vieux de plusieurs centaines d'années et peuvent accueillir de 300 à 400 familles. Pour les quelques endroits où des maisons traditionnelles sont encore construite, la famille concernée recoit l’aide du voisinage et de la famille éloignée qui offrent à cette occasion du bois et de la paille comme cadeaux. Généralement, la maison est achevée en une seule journée grâce à cet effort collectif. Elles sont sur pilotis, et l'espace en dessous est utilisé pour abriter du bétail
Coté Chinois des villages sont reconstruits à quelques kilomètres des anciens selon une architecture traditionelle, mais en utilisant des matériaux moderne et en les dotant du confort actuel. Les anciens villages, eux, toujours habités, sont transformés en sites à des fins ethno-touristiques.
Les villes nouvelles reprennent dans leur architecture et décorations des éléments de la culture WA (tambour, cornes de buffles…)
Dans les anciens villages la «grande maison» d'un grand chef ou d’une personne riche se remarque par des gravures sur bois sur leur fronton. Les murs sont décorés de nombreux de crânes de bétail portant encore les cornes.
Avant l’arrivée des ustensiles de cuisines modernes, les Wa utilisaient de gros tubes de bambou pour cuire le riz. Le contenu, une fois cuit, était divisés pour le repas en parts égales par la maîtresse de maison. Ils aimaient mâcher du bétel et boire de l'alcool de riz.
http://www.china.org.cn/e-groups/shaoshu/shao-2-va.htm
Mariages
Dans la société traditionnelle les Wa sont monogame. Jusqu’au mariage les hommes et les femmes jouissaient de la liberté sexuelle. Les mariages étaient arrangés par les parents, et les mariés doivent payer aux familles plusieurs bovins ou l’équivalent, en guise de cadeaux de fiançailles.
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Aujourd'hui, les Wa du Myanmar pratiquent un mélange d'animisme et de bouddhisme. Au cours des dernières années, il y a eu un intérêt croissant dans le christianisme en raison de contacts transfrontaliers avec les missionnaires chinois.
Les Wa en Chine sont Bouddhisme Mahayana ou sont Chrétiens.
Des coupeurs de têtes ...
Les Wa sont à l'origine des animistes ayant des croyances religieuses centrées autour de rituels des sacrifices sanglants.
Jusqu'au milieu du XXe siècle, les Wa ont pratiqué le « Latou » – (chasse aux têtes humaines). Ils ont également pratiqué des sacrifices humains dans le cadre de leurs croyances religieuses animistes lors de rituels destinés à améliorer les récoltes des champs de riz.
Autrefois, chaque village possédait un guérisseur. La manière traditionnelle de combattre la maladie ou les malheurs était de sacrifier un poulet, un cochon ou d'un animal plus gros, en fonction de la gravité du mal. Dans des sanctuaires spéciaux etaitent sacrifié un buffle une fois par an.
La tête de buffle est un totem pour, les Wa. Ils accrochent des têtes de buffle sur les arbres pour que le dieu du buffle les bénisse, leur donne une bonne récolte et une vie heureuse. Le nombre de têtes de buffle est un signe de fortune.
Les tambours des WA
Les tambours en bois sont des instruments de musique sacrée chez les Wa. Ils sont faits de troncs évidés, allongés sur un support, avec deux ouvertures sur la surface. Deux tambours dans la maison représentent l'homme et la femme.Les tambours en bois sont des objets sacrés par excellence. Ils sont le plus souvent placé dans une maison spécialement dédiée afin de les honorer. Lors des sacrifices, les Wa battent les tambours en bois pour rythmer les danses. Un proverbe Wa dit que la vie jaillit de l'eau des sources; l'âme résonne au son du tambour. Les Wa sont convaincus que les sonneries du tambour en bois peuvent transmettre leurs messages aux dieux. Les danses Wa d'aujourd'hui sont issues des rites sacrificiels trés anciens. Il est fort possible que les ancêtres des Wa se soient enivrés au son du tambour en bois et qu'ils se soient sentis entendus par les dieux.
On dit que les ouvertures sur le tambour ressemblent à l'organe génital des femmes. C'est une survivance du totem féministe d’il y a plus de 1000 ans. Le culte de l'organe génital féminin ne se trouve que chez les Wa en Asie du sud est. Le ventre du tambour symbolise l'utérus des femmes. Les deux marteaux du tambour représentent les organes génitaux de l'homme. Quand ils sonnent le tambour, ils rendent hommage à la reproduction humaine.
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L'activité militaire et la production de drogue
L’opium, et maintenant la production des amphétamisnes, reste une activité importante pour les Wa de Birmanie.
Ces activités sont supervisées par la United Wa State Army (UWSA), l’armée de quelque 20 à 30 000 hommes qui, en 1989, qui a obtenu de la junte birmane le contrôle total de la Région spéciale no 2, frontalière de la Chine et qui produisait encore 34 % de l’opium Birmanie en 2003
Sources :
• Conflits et trafic d'opium dans le Triangle d'or (Questions internationales no 11 - janvier-février 2005) de Pierre-Arnaud Chouvy,
• Wikipedia anglais: https://en.wikipedia.org/wiki/Wa_people
L’UWSA s’était fixée pour objectif de supprimer la production d’opium de son territoire en 2005. Il faut aussi savoir cependant que les Wa sont les premiers producteurs de méthamphétamine du pays. C'est une drogue psychostimulante. C’est le long de la frontière de la Thaïlande et du Laos, où se concentrent les zones des laboratoires produisant de la méthamphétamine. Une grande partie des drogues de synthèse produites en Birmanie sont consommées en Asie du Sud-Est. La Thaïlande est devenue la voie royale du trafic de méthamphétamine birmane.
Depuis la seconde moitié du 19ème siècle, à l’époque ou la région des Wa était sous administration peu contraignante des Shan puis laissée hors de contrôle par l’administration britanique et chinoise, les Wa ont « profité de la situation de non droit pour développer leur commerce illicite. Cette situation convenait bien aux Wa, qui tout au long de leur histoire, ont toujours préféré être independant. Le développement de ce trafic n’était pas non plus pour déplaire aux puissances colonisatrices, puisqu’il permettait l’intensification de la guerre de l’opium dont le but était de contraindre la Chine à s’ouvrir au commerce occidental.
Historique
Après la seconde guerre mondiale, la frontière internationale définie entre la Birmanie et la Chine a fait que la population Wa a été répartie entre les deux pays.
Les Wa de Birmanie ont été largement laissés à eux même jusque dans les années 50. C’est alors que les restes de l'Armée nationale révolutionnaire de Chiang Kai-shek ont fui la révolution communiste chinoise de 1949. Une décennie et demie plus tard, la région était sous l'influence de la Parti communiste de Birmanie, qui a été très actif dans la région. Pendant ce temps, la culture de l'opium et les ventes ont augmenté et l'ancienne vie traditionnelle en fut perturbée. Un système administratif de collecte des recettes fut mis en place et une force armée importante fut maintenu.
En 1989, les autorités Wa expulsés du Parti communiste birman ont négocié un cessez-le-feu avec le chef de la junte militaire birmane. Ils ont fondé l'United Wa State Army et United Wa État Partie avec un commandement centralisé. En échange de son acceptation de l'interdiction de la culture du pavot et la production d'opium de la région a connu un afflux massif de l'aide internationale au développement. La région spéciale Wa 2 a été créée au sein de l'État Shan nord-est, avec pour capitale Pangkham .
Jusqu'en 1996, le UWSA a été impliqué dans un conflit contre l'Armée Mong Tai (armée de l’état Shan) qui elle était soutenue par l’armée birmane centrale. Au cours de ce conflit l'armée Wa s’était repliée dans les zones proches de la frontière thaïlandaise. Elle s’est retrouvée à commander deux territoire séparés, au nord et au sud de Kengtung. En 1999, lorsque l'armée birmane a demandé aux combattants Wa de revenir à la zone nord l’UWSA a refusée
Depuis les années 90, les zones contrôlées par l’UWSA ont été impliqués dans la production d'héroïne. Pendant les années 2000, la United Wa State Army à transformée ses activités pour se concentrer dans la production d'amphétamine. Les rapports des Nations-Unies sur les saisies officielles montrent qu'en 2006, le Myanmar a été la source de la moitié de la méthamphétamine d'Asie, connue en Thaïlande comme Yaba , et certains experts estiment que la plupart des laboratoires de drogues sont dans les zones sous contrôle Wa.
Situation géopolitique en 2015
Depuis des années, les autorités chinoises fournissent l’armée WA en matériel militaire lourd et cherchent, de plus, à tirer profit des ressources naturelles dans la région, négligées par les gouvernements birmans successifs.
La Chine joue certainement un double jeu en armant l'UWSA plus comme un moyen de dissuasion tout en professant de respecter la souveraineté du Myanmar en encourageant les efforts de paix du gouvernement.
La Chine, plus pour ses intérêts commerciaux et la sécurité frontalière, utilise le UWSA comme levier vis-à-vis du Myanmar tout en même temps, maintenant de bonnes relations avec ce dernier.
Les Wa n’ont pas été pleinement impliqué dans les pourparlers de paix avec le gouvernement central Birman débuté en 2013 pour aboutir en mars 2015. L’UWSA, a en fait reçu le soutien matériel des Chinois et est dirigée par des commandants issus de la partie chinoise des WA. Le parti WA (UWSP) entretient des liens étroits avec la Chine (à la fois politiquement et économiquement) et utilise le chinois comme langue de travail du parti.
Le grand voisin, relèvent les observateurs, n'est jamais très loin. On est là dans une terre frontalière qui se définit par ses complexités et ses ambiguïtés, les Chinois jouant un rôle inévitable dans ce qu'ils considèrent être leur arrière-cour.
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