L’opium, et maintenant la production des amphétamisnes, reste une activité importante pour les Wa de Birmanie.
Ces activités sont supervisées par la United Wa State Army (UWSA), l’armée de quelque 20 à 30 000 hommes qui, en 1989, qui a obtenu de la junte birmane le contrôle total de la Région spéciale no 2, frontalière de la Chine et qui produisait encore 34 % de l’opium Birmanie en 2003
Sources :
• Conflits et trafic d'opium dans le Triangle d'or (Questions internationales no 11 - janvier-février 2005) de Pierre-Arnaud Chouvy,
• Wikipedia anglais: https://en.wikipedia.org/wiki/Wa_people
L’UWSA s’était fixée pour objectif de supprimer la production d’opium de son territoire en 2005. Il faut aussi savoir cependant que les Wa sont les premiers producteurs de méthamphétamine du pays. C'est une drogue psychostimulante. C’est le long de la frontière de la Thaïlande et du Laos, où se concentrent les zones des laboratoires produisant de la méthamphétamine. Une grande partie des drogues de synthèse produites en Birmanie sont consommées en Asie du Sud-Est. La Thaïlande est devenue la voie royale du trafic de méthamphétamine birmane.
Depuis la seconde moitié du 19ème siècle, à l’époque ou la région des Wa était sous administration peu contraignante des Shan puis laissée hors de contrôle par l’administration britanique et chinoise, les Wa ont « profité de la situation de non droit pour développer leur commerce illicite. Cette situation convenait bien aux Wa, qui tout au long de leur histoire, ont toujours préféré être independant. Le développement de ce trafic n’était pas non plus pour déplaire aux puissances colonisatrices, puisqu’il permettait l’intensification de la guerre de l’opium dont le but était de contraindre la Chine à s’ouvrir au commerce occidental.
Après la seconde guerre mondiale, la frontière internationale définie entre la Birmanie et la Chine a fait que la population Wa a été répartie entre les deux pays.
Les Wa de Birmanie ont été largement laissés à eux même jusque dans les années 50. C’est alors que les restes de l'Armée nationale révolutionnaire de Chiang Kai-shek ont fui la révolution communiste chinoise de 1949. Une décennie et demie plus tard, la région était sous l'influence de la Parti communiste de Birmanie, qui a été très actif dans la région. Pendant ce temps, la culture de l'opium et les ventes ont augmenté et l'ancienne vie traditionnelle en fut perturbée. Un système administratif de collecte des recettes fut mis en place et une force armée importante fut maintenu.
En 1989, les autorités Wa expulsés du Parti communiste birman ont négocié un cessez-le-feu avec le chef de la junte militaire birmane. Ils ont fondé l'United Wa State Army et United Wa État Partie avec un commandement centralisé. En échange de son acceptation de l'interdiction de la culture du pavot et la production d'opium de la région a connu un afflux massif de l'aide internationale au développement. La région spéciale Wa 2 a été créée au sein de l'État Shan nord-est, avec pour capitale Pangkham .
Jusqu'en 1996, le UWSA a été impliqué dans un conflit contre l'Armée Mong Tai (armée de l’état Shan) qui elle était soutenue par l’armée birmane centrale. Au cours de ce conflit l'armée Wa s’était repliée dans les zones proches de la frontière thaïlandaise. Elle s’est retrouvée à commander deux territoire séparés, au nord et au sud de Kengtung. En 1999, lorsque l'armée birmane a demandé aux combattants Wa de revenir à la zone nord l’UWSA a refusée
Depuis les années 90, les zones contrôlées par l’UWSA ont été impliqués dans la production d'héroïne. Pendant les années 2000, la United Wa State Army à transformée ses activités pour se concentrer dans la production d'amphétamine. Les rapports des Nations-Unies sur les saisies officielles montrent qu'en 2006, le Myanmar a été la source de la moitié de la méthamphétamine d'Asie, connue en Thaïlande comme Yaba , et certains experts estiment que la plupart des laboratoires de drogues sont dans les zones sous contrôle Wa.
Depuis des années, les autorités chinoises fournissent l’armée WA en matériel militaire lourd et cherchent, de plus, à tirer profit des ressources naturelles dans la région, négligées par les gouvernements birmans successifs.
La Chine joue certainement un double jeu en armant l'UWSA plus comme un moyen de dissuasion tout en professant de respecter la souveraineté du Myanmar en encourageant les efforts de paix du gouvernement.
La Chine, plus pour ses intérêts commerciaux et la sécurité frontalière, utilise le UWSA comme levier vis-à-vis du Myanmar tout en même temps, maintenant de bonnes relations avec ce dernier.
Les Wa n’ont pas été pleinement impliqué dans les pourparlers de paix avec le gouvernement central Birman débuté en 2013 pour aboutir en mars 2015. L’UWSA, a en fait reçu le soutien matériel des Chinois et est dirigée par des commandants issus de la partie chinoise des WA. Le parti WA (UWSP) entretient des liens étroits avec la Chine (à la fois politiquement et économiquement) et utilise le chinois comme langue de travail du parti.
Le grand voisin, relèvent les observateurs, n'est jamais très loin. On est là dans une terre frontalière qui se définit par ses complexités et ses ambiguïtés, les Chinois jouant un rôle inévitable dans ce qu'ils considèrent être leur arrière-cour.
nom collectif qui désigne l’ensemble des habitants d’un lieu géographique (pays, région, ville…) ex la population du Yunnan
L'ethnologie (ou anthropologie sociale et culturelle) est une science humaine qui relève de l'anthropologie, et dont l'objet est l'étude explicative et comparative de l'ensemble des caractères sociaux et culturels des groupes humains « les plus manifestes comme les moins avouées »
Fondements et objectifs de l’ethnologie
L'ethnologie s'inscrit dans le vaste paysage des sciences humaines. Elle s’appuie sur des études ethnographiques que réalisent les anthropologues.
Cette science récente, moins de deux cents ans, a son origine dans les découvertes des peuples consécutives à l'expansion coloniale des pays occidentaux. Il en est sorti une connotation impérialiste de ségrégation des populations entre civilisée et primitives. Schématiquement, les activités de la sociologie au sens large se répartissent entre l’Ethnographie qui concerne les ethnies primitives et la sociologie qui concerne les peuples « dits » civilisés
À la fin du XXe siècle, cette approche dévalorisante a évolué vers une décomposition où l’Ethnographie (ou anthropologie sociale) concerne une analyse qualitative de l'observation des peuples sur le terrain et la Sociologie concerne l'analyse quantitative basée sur une étude statistique et globale des populations
Les principaux aspects sociaux étudiés au cours des recherches ethnographiques concernent les relations de parenté, le rôle des ancêtres, la connaissance des langues et de la linguistique associée, et l’identification des groupes ethniques.